mardi 3 janvier 2012

Tranche de vie dans la cuvette des ch... du train.




Bonjour et bonne année!


J'ai attendu la fin des agapes des fêtes, pour vous envoyer ce roman, 

car je ne voulais pas gâcher votre digestion...

Toutefois, âmes et estomacs sensibles s'abstenir, ceux qui préfèrent 

peuvent zapper ce post, qui n'est qu'une parenthèse anecdotique, et 

attendre le prochain message.


Vous voilà prévenus.
Amis du rail, voici un article pour vous!



Je savais que parcourir les quelques 300km qui m'amèneraient de 

Bodhgaya à Varanasi serait une entreprise ardue et pénible. Mais je 

ne savais pas à quel point!

Après un réveil aux environs de 4h, du aux moines habitant la guest- 

house et partant prier, je somnole jusqu'à 6h, et pars, afin d'avoir le temps 

d'attrapper les nombreux moyens de transport qui me permettront 

d'atteindre ma destination.


Ce qui induit quelques batailles en perspective...

Tout d'abord, me rendre de Bodhgaya à Gaya, 15km.

Sur la place du village, trouver le bus ou le rickshaw adéquat.

Tout en refusant toutes les 10 secondes environ les cyclo-rickshaws, 

les marchands de feuilles de l'arbre de Boudha et souvenirs en tous 

genres, les mendiants, et les rickshaws non-partagés qui me demandent 

200 roupies pour la courses qui en coûte 20 ( en m'affirmant d'un air 

désolé qu'il n'y a pas de bus aujourd'hui et qu'il est trop tôt pour 

un rickshaw partagé), je finis par négocier le bon prix avec le bon 

gars.

Au lieu de prendre un bus entre Gaya et Patna comme je l'avais fait à 

l'aller, je décide de tenter le train, tous les Indiens rencontrés 

pendant ces deux jours m'ayant dit que ça serait plus rapide. 3H au 

lieu de presque 4 en bus.

Petite queue d'une demi-heure, une famille parlant un peu Anglais 

m'aide à acheter mon billet, et à trouver le bon train.

Bien que ma confiance soit modérée quant à la ponctualité des 

chemins de fer, j'estime que je peux tenter ma chance, espérant que 

sur un parcours de 60 km, le train n'aura pas plus d'une heure de 

retard...


Erreur. Il a plus d'une heure et demi de retard, et alors qu'il reste 

planté une demi-heure sur la voie, je découvre, en descendant du 

porte-bagages sur lequel je suis installée, que la station n'est plus 

qu'à un kilomètre, et je saute donc directement sur la voie, comme le

font certains, pour tenter d'attrapper mon train Gaya-Varanasi, 

pour lequel j'ai du batailler deux jours avant, faisant la boule de 

flipper entre sept guichets différents afin d'obtenir un billet.

Je cours je cours, mais lorsque j'arrive, espérant que mon train aura 

du retard, on me dit qu'il est déjà parti.


Ca donne le ton...




Une petite partie de flipper plus loin, pendant laquelle on me 

confirme par trois fois que j'ai loupé mon train, je me fais 

rembourser (seulement une moitié du billet), mais tous les trains 

suivants étant complet, je dois aller prendre dans la cohue un billet 

sans réservation ( le truc à 1€ pour 7 h de voyage), pour un 

parcours allongé, qui met deux fois plus de temps que celui prévu.


Et alors que j'en suis à la moitié de la queue et me suis déjà 

coltinée 3-4 combats (physiques, quoique peu violents, mais les mots 

ne suffisent pas), il me semble bien entendre en Hindi, que le train 

que j'étais sensée avoir loupé est prêt à partir. Impossible de me 

faire confirmer l'info sans quitter ma place durement acquise, 

personne ne parlant Anglais dans la queue des femmes, ni autour de moi.


Une autre demi-heure et quelques vigoureux combats plus tard (du genre 

où arrivée au guichet il faut s'accrocher à la grille et tirer les 

bras des resquilleuses qui passent la main dans l'ouverture en tentant 

de crier leur destination), j'obtiens enfin mon billet. (pour le 

combat dans la queue des femmes, je prends modele sur mes compagnes 

Indiennes qui ont apparement une grande expérience...).

Ce billet est 

un truc qui te donne en gros le droit de t'entasser comme tu peux, si 

tu peux, dans une ambiance rappelant un peu une guerre ou une 

révolution.
Un homme equipe d'un baton, arrive soudain dans une salle d'attente, pour frapper une vieille femme qui s'est installe la avec des fagots.

D'autres interviennent, et il est sorti manu-militari.

Après avoir fait la queue au guichet "Enquiry" ou on me renseigne sur 

le train à prendre et le numéro du quai, je prends enfin un déjeuner 

sur le pouce, en compagnie de deux charmantes jeunes musulmanes, mais qui ne parlent pratiquement pas 

Anglais non plus.

L'occasion encore une fois 

de poser pour des photos sur leur telephone, comme c'est le cas 

parout, dès que quelqu'un ose m'adresser la parole.

Donc en Inde pas 

trop souvent, mais en Iran, je pense qu'on pourrait mettre bout à bout 

des heures de video sur mobiles, de moi en train de parler Farsi, 

Anglais, Français, en train de chanter, de danser, de manger, enfin, 

des trucs super passionants quoi!


Bref, me voilà prête pour la longue attente sur le quai plein de 

crachats rouges et grouillant de rats, pour le train qui arrive avec 

déjà presque une heure de retard. J'en profite pour vérifier la 

destination. Varanasi? Oui oui, Varanasi. Bien.


Et lorsqu'il s'arrête, les wagons sans réservation sont déjà pleins 

à craquer. S'ensuit une lutte acharnée pour tenter de s'infiltrer. 

Certains resteront sur le quai, mais j'ai réussi à pénétrer dans 

l'enfer sur roues. Impossible de bouger ne serait-ce qu'une main ou un 

pied. Opression totale, l'air se fait rare, il faut lutter pour 

respirer. Il y en a pour sept heures comme ça, dans le meilleur des 

cas.

Après bien des contorsions 

de la part de tous, mon sac a dos finit par attérir deux mètres plus loin, où 

il absorbé je ne sais où.

Au bout d'un moment, on m'appelle, on me fait signe, on me pousse, on 

me propulse, porte, roule, car mon statut de touriste me réserve la 

surprise d'un immense privilège: on m'ouvre la porte des toilettes.

Mon voisin cracheur, surmonte par le voisin perche sur le lavabo.

Je peux enfin respirer. ;-)

Dommage, c'est la dernière chose à faire dans ce lieu malsain. Je me 

tiens donc debout, n'osant m'appuyer nulle part, mais plus ou moins 

libre de mes mouvements.

Mais mon privilège ne s'arrête pas là.

Me voyant ainsi, un généreux spectateur (car tous ceux qui ont vue sur 

moi me scrutent sans fin), m'offre une feuille de son journal qu'il utilise pour 

occulter plus ou moins le trou béant et nauséabond donnant sur la 

voie, et une autre feuille qu'il dispose au sol pour que je m'y 

asseye.

Me voilà donc les pieds au dessus du trou, assise le dos 

contre la porte ouverte. Aussitôt je suis rejointe par deux, puis 

trois autres voyageurs.

Mais les robinets gouttant partout, le sol est 

mouillé, et au fur et à mesure que des bagages viennent s'entasser 

dans notre réduit, la vie s'organise, l'un perché sur le lavabo par 

dessus des sacs, deux autres sur une malette et d'autres sacs, près de moi.

Tiens, en parlant de sac, "il est où le mien?" m'enquiers-je auprès 

du généreux spectateur qui m'a fourni le journal et décrété la 

réquisition des ch... (le genre de gars qui s'improvise chef, et qui 

est assis sur le sol, entassé et enchevétré avec d'autres dans le 

mini-couloir entre les deux toilettes, alors que les "debout" 

suffoquent).

"Ben on est assis dessus, c'te blague!" (traduction en interprétation 

libre d'après leurs mimiques).

Je demande confirmation de la destination à l'un de mes

compagnons de cellule, heu... voyage, oui oui, Varanasi.

Personne autour de moi ne parle Anglais, et il y a des chances pour 

que dans tout le wagon ce soit la même chose. Car il faut bien dire 

que contrairement à une idée reçue: Les Indiens NE PARLENT PAS 

ANGLAIS!

Uniquement dans les endroits très touristiques, fréquentés par des 

touristes étrangers. Car beaucoup de lieux ne sont visités que par 

des touristes Indiens, villes de pélerinages par exemple.

A l'école ce n'est pas réellement enseigné, pas plus que les règles 

élémentaires concernant la pollution, comme ne pas jeter sacs et 

emballages plastique partout. Ça laisse peu d'espoir quant à l'avenir 

de la planète...

No comment

Bref, je reprends là ou vous m'avez laissée, quelques heures plus 

tard, toujours dans mon réduit puant.

Entre temps, les toilettes d'en face ont été squattées aussi pour 

donner un peu d'air aux "debouts" du reste du wagon. Ils sont au moins 

six debout là-dedans.

Mais plus de possibilité d'utilisation. Aïe.

Et le plus terrible, c'est que je me sens tellement privilégiée! 

J'apercois une ou deux autres femmes debout dans la foule, à la limite du malaise, qui

convoitent ma position.

Souvent, quelqu'un essaie de faire le forcing, 

et réclame une place "chez nous".

Mais le chef du couloir des ch... veille, et protège notre confort.

Bon, bien sûr, malgré la fatigue je ne peux m'endormir, car mes pieds 

glisseraient immanquablement au fond de la cuvette, j'ai l'angle de la 

porte dans le dos, et mon voisin qui crache derrière la porte par 

dessus mon épaule toutes les dix minutes.


Parfois, les fesses et 

jambes engourdies, je dois me lever quelques minutes pour faire 

quelques mouvements avant de me rassoir. Mais à chacune de ces 

occasions, mon espace vital est encore un peu plus réduit lorsque je 

reprends mon poste.

Un pied, une main, une épaule, ont grignotè la place.

Pour ce qui est de grignoter justement, beaucoup comptaient sur 

l'approvisionnement en cours de route, mais d'une part aucun vendeur 

ambulant ne pourrait se frayer un chemin dans le wagon, et les portes 

n'ont plus été ouvertes depuis le départ. On ne pourrait plus 

rentrer une allumette.

Ce qui donne lieu à des quasi émeutes à chaque station. Les 

voyageurs, enfin, les non-voyageurs qui ne le savent pas encore, 

qui attendent depuis des heures sur le quai, tambourinent contre les 

portes, les parois du wagon, hurlent, poussent, et le train ne reste 

qu'une minute ou deux en gare, repartant vite afin d'éviter les 

incidents.

Et parfois, mes petits camarades de l'intérieur, toujours joueurs, les 

provoquent en leur criant des trucs, histoire de rigoler un peu.

Les joyeux debouts

Chemin faisant, l'heure de l'arrivée approche, et deux questions me

taraudent: d'une part je dois satisfaire un besoin naturel et il n'y a

plus de toilettes disponibles, et d'autre part, comment descendre d'un

train dont on n'ouvre plus les portes.


Bon, un problème à la fois.

Je me lève, ce qui en soit a déjà le don d'attirer absolument tous

les regards, pas besoin de réclamer l'attention des spectateurs. C'est

d'ailleurs une règle commune à tous mes déplacements, tous mes faits

et gestes suspendent immédiatement toutes les conversations ou

actions, comme si j'allais sortir un lapin blanc d'un chapeau magique.

Et même lorsque je ne sors que mes lunettes, ou une bouteille d'eau

par exemple, l'attention ne se relâche pas pour autant. C'est

tellement intéressant de voir comment je bois!


Donc, une fois debout, il me suffit de lâcher: "toilettes!", et apres un moment de flottement et de surprise, c'est

le branle-bas de combat. Il va falloir faire un transfert délicat.

Tous les occupants de la cabine des Marx brothers numéro deux, vont

devoir passer dans la numéro un, sauf moi, qui vais devoir opérer un

croisement délicat. On dirait un peu un échange d'otages...

On piétine des mains, des têtes, des pieds, des sacs, dont mon sac à

dos, on pousse, on tire, on s'extirpe, on s'accroche, et quelques

minutes plus tard, je me retrouve seule dans la cabine. Mais tous les

bons moments ont une fin, il va bien falloir que j'en ressorte.

Sauf qu'entre temps, ceux qui n'osaient pas demander, se décident pour

un défilé d'envies pressantes.

Oui, je me lance dans la photo animaliere. On est si proche de la nature ici.




Et la cabine numéro un est maintenant pleine d'une dizaine de

personnes. Je reste plus ou moins en suspension, tenue, accrochée à

une poignée, un pied dedans un pied dehors, alors qu'ils ont décidé

de faire des tirs groupés pour gagner du temps dans la cabine d'en

face.

Et là, alors que je patiente de guingois dans la marée humaine, un

gars qui parle 3 mots d'Anglais, me demande d'où je viens, où je

vais. Varanasi.

Quoi? Mais ce train ne va pas à Varanasi! Il aurait fallu changer à

la gare d'avant!

Ho, trop bête, ils ont oublié de me le dire quand j'ai acheté le

billet!

Ce que j'aime moins, c'est quand ces bestioles entrent dans mon sac a dos la nuit dans une chambre d'hotel, et me reveillent en faisantt la sarabande car elles n'arrivent plus a en sortir.


Après conciliabule avec ses compagnons, ils concluent que je devrais

descendre à la prochaine, prendre un bus pour je ne comprends pas trop

où, puis un autre train pour Varanasi.

Pendant qu'ils discutent, le train s'arrête. Je tente de leur demander

si ce ne serait pas l'occasion de descendre, mais en gros personne ne

sait où on est, donc non.

Quelques temps après, alors que j'essaie de savoir quand nous

arriverons à la station en question, histoire d'anticiper

l'extirpation, j'apprends que c'était avant. C'est à dire quand j'ai

demandé. La prochaine maintenant c'est dans deux heures!

Okayyyyy...





Les toilettes, qui m'avaient bien amusée pendant quelques heures, 

quelques fou-rires à la clé lorsque mes amusants compagnons 

enfermaient les utilisateurs dans le réduit d'en face par exemple, 

vont finir par me lasser si ça continue...

Pour corser l'histoire, il faut ajouter qu'un couchsurfeur m'attendait 

à Varanasi. Et que je ne comprends pas grand chose à ce qu'il me 

raconte au téléphone.

Après l'avoir décommandé pour 16h, puis pour 22h, et ainsi de suite 

au cours des évènements et rebondissements, je lui annonce que je 

n'aurais sans doute pas le courage de passer la nuit à courir après 

des trains et des bus, et tâcherai de trouver un hôtel dans la 

prochaine ville.

Je le rapellerai le lendemain. Le temps d'échanger 

quelques coups de fils, de faire passer le téléphone de mains en mains 

pour lui expliquer la situation, voilà que le train s'arrête à 

nouveau.


Dites-donc les gars, ça serait pas intéressant que je descende là?

Ils ne sont pas très chauds, car dehors ça tambourine déjà contre 

les portes. Impossible d'ouvrir pour me laisser sortir, la marée 

humaine prendrait le wagon d'assault, et je n'aurais aucune chance de 

descendre.
Un bon rat est un rat creve. (nan, j'rigole, ils sont trop mignons!)


J'insiste. Ils prennent l'option côté voie.

Au prix de bien des efforts et nouvelles contorsions de la part de 

tous, je finis par atteindre la porte, et ils réussissent à 

m'expulser. Accouchement laborieux.

Me voilà sur la voie, avec certains marchands ambulants qui tentent 

d'atteindre les fenêtres pour vendre quelques beignets froids. Le quai 

est assez haut, surtout harnachée d'un sac à dos et d'un autre en 

bandoulière.

Mais très rapidement, la vue de l'arrivée rapide d'un 

train sur ma voie, me donne des ailes. Zioup, me voilà sur le quai.

Le 

train s'arrête où je me trouvais quelques secondes plus tôt. Il va 

dans le sens opposé de celui que je viens de quitter. Je demande par 

une fenêtre à tout hasard s'il ne se rend pas à Varanasi, on me 

répond que si. Je fais répéter l'information trois fois, et tente le 

coup.


Vue depuis l'un de mes porte-bagages

Je pénêtre comme une personne civilisée, "par la porte donnant sur le 

quai", et à l'intérieur, un genre de miracle m'attend. Le train est 

plein, mais pas bondé.

Je trouve même une moitié de porte-bagages 

libre. Je m'y perche, et partage les quelques heures suivantes avec un 

jeune homme qui parle quelques rares mots d'Anglais, et me montre avec 

fierté un magnifique et enorme album sur Stephen King! Sans doute un cadeau, 

qu'il transporte avec fierté, même s'il ne peut le lire. Ainsi qu'un 

magazine de luxe, dans lequel il y a même des photos de France. Des 

châteaux à Annecy!

Je me renseigne sur la durée du trajet, et rappelle mon cs. Nous 

devrions arriver à 4h du matin. Je dois le rappeler vers 3h, pour lui 

dire s'il n'y a pas de retard.


Depuis mon aventure toilettaire je fais moins ma mijaurèe, et nous 

nous installons têtes bêches, donnant-donnant, pour quelques heures 

de sommeil.

Vers 3h15 je suis réveillée par l'agitation générale, on m'annonce 

Varanasi 10!

10? km? Mn? Je transmets l'info par téléphone.

Mais à peine ai-je raccroché que le train s'arrête en rase campagne, 

et ne repart que 45mn plus tard.


Je suis totalement confuse vis à vis de mon hôte, mais c'est parce 

que je n'ai pas encore fait sa connaissance!

Et alors que je ne rêve que d'une douche chaude et de laver mes 

affaires, je rencontre enfin Tarun.

Dès le premier coup d'oeil, je pressens que c'est pas dans la poche...

Et alors que dans le froid, nous traversons à moto les rues pour la 

plupart encore désertes de Varanasi, il enclenche son puissant klaxon 

quasiment en continu. Mais au bout de cinq minutes, l'engin ralentit, 

et s'arrête sur le côté. Panne, demandé-je?

Je n'obtiens pas d'autre réponse, que "don't worry".

Il installe en grelottant tout un petit nécessaire sur la selle, mais 

qui n'est pas destiné au deux roues.

Déballant le contenu de plusieurs feuilles de bananiers qu'il ferme 

avec des cure-dents, il se confectionne une mixture composée 

d'ingrédients de diverses couleurs, rouge, brun, vert, blanc... qu'il 

enfourne et commence à mâchouiller. 

Il redémarre alors la moto, qui 

part au quart de tour. Peut-être a-t-il fait tout ça le temps de 

laisser refroidir le moteur?!

Nous repartons, alors qu'il entreprend de me parler, avec un accent 

incompréhensible, la bouche pleine, dans le vent et la nuit, par 

dessus le bruit du moteur et du klaxon incessant.

Je constaterai par la suite que ce sont les seuls moments où il tente 

de communiquer, et de donner des informations super importantes, comme son 

adresse, ou ce qu'il faut demander aux conducteurs de rickshaw pour se 

rendre chez lui ou en partir.

Ce qui fait que tu dépends toujours de 

lui pour bouger, et te condamne à subir sa moto et sa conduite, pour 

lesquels il te demande chaque jour une somme fantaisiste.
Tarun et sa moman

En arrivant chez lui vers 5h, la maison est fermée de l'intérieur, et 

il doit sonner. Après un certain temps, son père, réveillé, ouvre, 

et menaçant, me montre le poing. Sympa l'accueil!

Bon allez, montre-moi la salle de bain que j'achève mes 24h de voyage 

non-stop en beauté!

Comme vous l'aurez deviné, il n'y a pas de douche, ni d'eau chaude! 

Comme un peu partout d'ailleurs.


En deux jours, j'aurai tout à fait le temps de confirmer que ce 

couchsurfeur, avocat de 35 ans, qui vit avec ses parents, est 

complètement addict, à je ne sais trop quoi, et complètement 

allumé!

Lorsqu'il dit "dans cinq minutes" ça signifie toujours 40 mn, 

et une demi-heure signifie 3h. Avec une belle régularité.


Mais je vais laisser là son portrait, qui mériterait un livre à lui 

seul. Voire un film, surtout lorsque sa moto, prolongement bruyant de 

lui-même, semble en panne sèche chaque fois qu'il lui faut un 

remontant, et repart de plus belle dès que sa bouche est pleine de ses 

savants mélanges.

Pas le mauvais bougre, il est toujours très 

volontaire pour aider, mais il lui manque seulement le mode d'emploi.



Voilà. Après ce loooong conte de Noël, long comme 24h de voyage 

Indien, je prépare le prochain article du blog, avec davantage de 

photos... ( des vraies, des belles...) dont voici un bref apercu:


Bodhgaya


Mariage a Allahabad

Varanasi

Le Taj Mahal a Agra

Jaipur

Udaipur

Chittorgarh

Khajuraho

Je vous souhaite à tous une excellente année 2012, et vous joins un 

peu du soleil qui brille ici.

12 commentaires:

  1. Bonjour Françoise;
    Je te souhaite un joyeux anniversaire et te présente mes meilleurs voeux pour cette nouvelle année.
    Mes pensées t'accompagnent chaque jours...
    Je t'embrasse.
    PHILIPPE

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  2. Ma pauvre Françoise, si tu savais comme j'ai ri ... Je t'en demande bien pardon, mais tu racontes si bien.
    L'aperçu des photos à venir laisse présager du meilleur.
    Bonne continuation et BONNE ANNEE 2012.
    Bises

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  3. Olala, un vrai cauchemar avec tous ces rats!!! Par contre si tu as un remède contre les poux, je suis preneuse. Passe une aussi douce année que possible.
    Je te souhaite plein de douches chaudes à venir.
    Biizzzz

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  4. Et pour la population tout cela est logique
    BONNE ANNEE 2012
    Et que la route vous soit douce

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  5. Ben, ce n'est quand même pas le luxe cette traversée indienne! Quelle galère ces trains! J'espère que les conditions de voyage vont être meilleures par la suite....

    BON COURAGE Françoise.

    Et je vois que tu gardes toujours ton humour malgré la galère.

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  6. dis donc tu étais un peu dans la m*rd*
    on vit du local qui donne de la dimension au périple
    Belle et douce année avec de belles recontres des paysages inconnus et continue à être prudente. je ne sais pas comment tu fais pour affronter tout ça - tous mes encouragements et mon admiration

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  7. J'admire le "self-control" et l'humour dont tu fais preuve lors de tes déplacements en train. Il ne faut pas être claustrophobe ! Et dire que nous nous plaignons de nos RER et trains de banlieue qui comparativement paraissent d'un luxe incroyable ! Courage et bonne année 2012 !
    Françoise de Boulogne Billancourt

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  8. bonne année merci pour ton humour et ton audace annik hubert

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  9. Quelle aventure !! Il y a longtemps que j'aurais abandonné à ta place...mais heureusement tu es très courageuse. Je te remercie du nous partager cette expérience hors du coun.

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  10. Bonjour Françoise l'intrépide !
    Quelle galère ! J'espère que le pire est passé et que la suite sera plus tranquille, ou moins ardue :)
    Bonne année avec la pêche, on vous suit de loin mais sans relâcher notre attention.
    Amitiés

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  11. Je te souhaite, tout pareil, une excellente année 2012.

    A la lecture de ton périple, je suis admiratif du courage dont tu fais preuve. Ta force de détermination, bien que certaine, s'en trouve secondée par une remarquable adaptation physique et mentale. Ton talent narratif est indéniable ; et puis avec toi, au moins, on sait qu'il n'y a pas de tromperie sur la marchandise. Continue ta route, femme sans frontière ! Faire de son rêve, une réalité c'est rentrer dans la légende.

    C'est pas à pas que nous te suivons par la pensée. Parfois, on tremble ; d'autre fois, on rit ; mais toujours, on t'aime.


    bises...

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  12. Je n'avais pas eu l'annonce de cette note, et donc ce soir j'ai ce luxe de deux pour le prix d'une.
    Et quelle note !
    Je me la garde en réserve pour l'envoyer à tous ceux qui oseront se plaindre d'un petit dysfonctionnement dans les trains par ici !
    Et puis tu es une excellente photographe : dans ton portrait de Tarun et de sa maman, il y a tout ce que tu dis. Dans les lignes et entre !
    Bravo et merci pour ton indéfectible humour. Pas toujours facile, on le comprend, ce qui le rend encore plus précieux.
    Et très belle année à toi.

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