mercredi 22 août 2012

MATERIEL

Bonjour! Non, je n'ai pas oublié le blog, mais le retour au bercail dévore agréablement mon temps.
Entre retrouvailles d'amis, périples à moto à travers France pour revoir les uns les autres, et réappropriation de mon lieu de vie.

Voici cependant comme promis un petit topo "matériel", pour ceux que ça intéresse...

Ne pas être sponsorisée, me permet de donner un avis impartial, quoique subjectif... Youpieee!

Je commencerai par les bâtons, fidèles compagnons, auxquels mes genoux vouent une reconnaissance infinie!
Ils ont également tenu à distance quelques chiens trop zélés, ainsi qu'un duo de jeunes brigands ;-)

Ils m'accompagnaient déjà depuis quelques années dans diverses activités avant mon départ, comme ski, rando, ski de fond, et ont vaillamment résisté à toutes les épreuves que je leur ai imposées.
Je ne crains donc pas de leur faire de la pub, bâtons télescopiques Charlet Moser, évaluation +++! 


Bien entendu, on retrouve aussi en tête de liste, mon sac à dos, indéfectible compagnon.
Après un nombre considérable d'essais dans tous les magasins de sport à ma disposition, et même un échange de dernière minute, je suis partie, dubitative quant à la solidité du matériel, avec ce sac Décathlon "Forclaz 70+10 Symbium 4".

L'un des extrêmement rares sacs féminins de 80 litres de contenance.
Quasiment rien à lui reprocher. Si ce n'est la propension des sangles à glisser et se desserrer.
Dès le début, il a fallu bloquer les sangles des bretelles, ceci ne permettant plus de jouer sur la longueur.
Et il faut bloquer le serrage de la taille à chaque enfilage avec un double noeud, ce qui rend les "pauses-pipi" toujours un peu plus longues.

Mais sa solidité n'a jamais été prise en défaut, malgré des poids parfois assez extrêmes, et des manipulations hasardeuses dans les transports en commun.


Trois tentes m'ont accompagnée, dont voici la dernière.
Il s'agissait plus de dépannage que d'un campement digne de ce nom.
Mais son prix et sa légèreté m'ont permis la liberté du choix des haltes sur la dernière partie du voyage.

La première des tentes, la MSR Hubba Hubba, vaut cependant la peine d'être signalée.
Trop lourde pour moi seule (2kg), elle était absolument parfaite pour deux.
 Confortable, solide, facile d'utilisation, de couleur verte (excellente invisibilité dans la nature), je la conseille vivement!



Pour le duvet, même chose. Après avoir passé le premier et rigoureux hiver avec un Valandré Odin -30° (1kg650), irréprochable, j'ai opté dès le premier printemps pour ce modèle trouvé à Istanbul (1kg), qui était un peu limite lors des nuits fraîches mais m'a permis de m'alléger encore un peu et de gagner en volume.
Renvoyée aussi la doudoune en plume, qui par sa douceur et sa chaleur, permettait de remonter la température corporelle autant que le moral.


Un avis mitigé sur le Thermarest prolite femme.
Confort excellent, isolation sur sol froid super efficace, mais solidité à revoir.
Même traité avec beaucoup d'égards, de multiples micro-crevaisons advenues on ne sait comment.

Mitigé aussi le service après-vente, suite à un mail depuis la Turquie à la maison mère en Irlande qui n'a pas proposé de solution satisfaisante.
Mais l'équipe du "vieux campeur" à Paris, elle, a très bien assuré à mon retour.



Petit oreiller Décathlon, qui représente quand même un certain volume, mais surtout un confort agréable, sans le bruit et la sensation de carton que procurent les produits gonflables.
Le petit plus qui aide à passer des nuits sous tente reposantes et confortables.



Grosse vedette, la chaussure Meindl, jamais une ampoule tant que je les ai portées, avant de devoir les abandonner en Inde.

En revanche, j'ai fait l'acquisition de basket North face en Thaïlande (oui, des vraies!), et ai eu à gérer des ampoules chaque jour jusqu'à la Chine :-( C'est sans doute aussi ma faute, car je n'avais pas re-préparé mes pieds, ablation de la corne, mise en condition avec crème Nok...

Des petits défauts en revanche quand à la solidité dès le début, dus à la conception, au niveau du frottement entre les deux chaussures. Surtout pour les personnes marchant un peu en canard comme moi ;-)

Et comme je me vautre dans le luxe, je porte en plus, une paire de sandales, pour le confort à l'étape, ou l'exploration des villes.



Achetés sur le tard, en Thaïlande, les sacs à peu près étanches 20 litres, sur lesquels j'avais fait l'impasse au départ, et qui ont avantageusement remplacé les bêtes sacs plastiques.

Dans le orange, tente, duvet, matelas, oreiller.
 Dans le bleu, vêtements.



Récupérée par envoi depuis la France en Turquie, l'indispensable moustiquaire pour pays Asiatiques et chauds.



L’inénarrable chapeau Décathlon, pas super seyant, souvent plutôt un peu ridicule (style je me la joue aventurier), mais léger, aéré, tenant bien la tête, passe à la machine, et SOLIDE!



Et hélas, les incontournables paires de lunettes. Une pour le soleil, et deux pour la vue de près.

Des trucs à deux balles, achetées sur les marchés, mais doublon inévitable.
Il suffit de ne pas avoir de paire de secours, pour en perdre ou en casser dans un pays où il est impossible de trouver des remplaçantes  en toc.
Il faut alors se les faire faire chez un opticien, fragiles, chères.

C'est dingue comme c'est vicieux la lunette! ça saute des poches, se précipite sous des véhicules ou des pieds, se cache, toujours aux moments les plus inopportuns. 



Petit bonnet acheté une bouchée de pain en Turquie, qui ne m'a plus quittée, et m'a été utile jusqu'au bout.



Mon accessoire favori, une longueur de soie achetée au marché au tissus avant le départ.

Sert à tout: foulard ou châle pour le froid, pour les visites de mosquées ou d'églises, voile improvisé, jupe de remplacement lors de lessive de tout le reste, paréo pour les douches prises en public au Laos, drap de soie à glisser dans le duvet pour rajouter quelques degrés, et j'en oublie...

En parlant de drap de soie, le vrai drap de soie léger acheté au départ, et bien pratique, est hélas très fragile, et difficile à trouver en route.
Et difficile même en Inde ou autres pays d'Asie de trouver une soie aussi légère pour en faire refaire. Le foulard a donc pris le relais.


LA chaussette Rywan. confortable, pas d'ampoule. Le top. Mais en ne partant qu'avec deux paires, l'usure arrive quand même relativement vite, snif.



Outsider, le petit appareil Canon de base, qui a tenu le coup brillamment!
Il ne m'a jamais lâché, et a réussi l'exploit de ne jamais se perdre, ni se faire voler!



Téléphone Iphone, donné par ma mère quasiment le jour du départ. Je ne savais absolument pas m'en servir. J'ai appris sur le tas.

Il m'a permis,  lorsque j'ai commencé à en entrevoir les possibilités, de me connecter dans tous les pays sur internet, ce qui a changé radicalement le cours de mon voyage.
J'avais envisagé au départ, de partir sans téléphone, et sans appareil photo.
Pour plusieurs raisons il en a été autrement, et je ne saurai jamais à quoi aurait ressemblé le voyage sans ces technologies.
Sans doute quelque chose de très différent.
Mieux? Moins bien? Différent.

En revanche, un bête smartphone aurait été préférable, car les verrouillages imposés par la marque Apple m'ont posé beaucoup de soucis tout au long du parcours!



Lorsqu'on marche loin de tout, l'indispensable chargeur solaire.
Acheté en cours de route, il a pas mal tenu le coup, bien que ne se chargeant rapidement plus qu'en solaire, et plus sur réseau électrique suite à un problème de connecteur.

Posé sur le top du sac, il se chargeait tranquillement les jours de grand soleil.
Lors de ciel même légèrement couvert, très peu d'efficacité.


THE  couteau Suisse. Plus à présenter. Ne pas oublier d'y attacher un petit cordon!


La frontale à led. Pas de souci particulier. A part la mousse d'appui sur le front qui s'est fait la malle.


Gobelet en Titane. Léger, solide, multi-usages. Un bon compagnon.


Le seau qui se plie!
ça vaut vraiment le coup de se charger de quelques grammes supplémentaires, qui permettent de prendre de l'eau dans diverses conditions, faire sa toilette, des lessives, rapporter de l'eau à la tente, la suspendre, ect...
Seul souci, si vous ne pouvez  suspendre, à poser impérativement sur du plat, vraiment très plat, sinon c'est pieds mouillés et retour à la rivière!


Altimètre, montre, boussole, thermomètre etc... Dès qu'on se retrouve en montagne, utile.



Après m'être débarrassée de l'immonde serviette micro-fibre qui donne l'impression de se sécher avec une serpillière, ou plutôt de ne pas vraiment se sécher, et qui dégage une odeur infâme en deux jours, j'ai opté pour des basiques carrés de serviette éponge assez fin et de qualité médiocre, qu'on peut trouver partout, qui ne coûtent rien, et qu'on peut même découper pour différents usages.

C'est ainsi que j'ai mis au point dès la Turquie, le système "no pq". Dans la plupart des pays, on trouve des toilettes publiques beaucoup plus facilement que chez nous, dans lesquelles il y a toujours de l'eau.
On peut y laver son petit bout de serviette, qu'on garde sur soi dans un sac plastique, et évite d'avoir à gérer du papier.

Idem dans la nature, où l'on trouve presque toujours des points d'eau.

Un autre petit truc perso, pendant qu'on est sur le sujet.
Il m'arrivait souvent d'être pour la nuit dans une pièce assez éloignée des toilettes. Plusieurs portes grinçantes à ouvrir, escaliers à descendre, de quoi réveiller toute une maisonnée.

J'ai donc adopté le système des anciens, le pot de chambre.
Version light. Bricks de lait ou de jus de fruit dont je coupais le sommet.
On peut le changer aussi souvent que nécessaire, c'est de la récup, c'est souple et se plie, léger, et je dois avouer que j'ai même utilisé le système une fois dans un bus! Chuuuut ;-)



Bon, d'accord, la pharmacie n'a pas été mon plus gros investissement.
Pas de médicaments, à part une boîte de Doliprane, quelques tubes d'homéopathie (particulièrement Arnica), crème à l'Arnica, baume du tigre, charbon actif, de quoi se recoudre en cas d'urgence, une bande pour entorse etc, du sparadrap, un petit pschitt désinfectant, de l'antimoustique, crème solaire, et le tube de NOK de chez Akiléïne qui va être le sauveur de mes pieds!
Le tout dans un Ziploc de base.

Les vrais médicaments, finalement, en cas de besoin, ça se trouve partout.
Et puis le mieux, c'est encore de ne pas en avoir besoin. De toutes façons, je n'avais pas d'assurance ;-)

A ce propos, toutes les assurances pour voyageurs au long cours sont extrêmement chères!
J'ai finalement choisi celle du vieux campeur, très bon marché, mais qui ne comporte que frais de rapatriement et décès.
En gros, j'avais le droit de mourir, mais pas celui d'être malade. ça motive!

Et il m'a semblé que le fait d'avancer à un rythme très lent, permettait au corps de s'habituer progressivement aux microbes rencontrés, et m'a permis de jouir d'une bonne santé tout au long du périple. A part deux grosses crèves, et une toux persistante ramassée en Inde, et qui a trouvé sa solution en Thaïlande grâce à l'acupuncture.
Rien en tous cas qui m'ait obligée à m'immobiliser ou interrompre le voyage.

Quant à la trousse de toilette, elle est réduite à sa plus simple expression, et dans un petit ziploc elle aussi.
Brosse à dents, dentifrice, savon, crème pour le visage, une petite pierre ponce, une pince à épiler, et deux limes en carton.

Ha! Et un tube de rouge à lèvre! Ben quoi j'suis une fille après tout!



La très chère poche à eau Platypus. Quand la soudure de la gourde commence à fuir, pas de salut.
Quand on n'a plus que le tuyau, on peut toujours le relier à une bouteille.
Sauf que dans beaucoup de pays, les pas de vis ne sont pas compatibles. Mouais. Bof.




Bon, comme vous l'aurez compris, tout ça finit par peser son poids, avant même d'aborder la question vestimentaire.

Encore que ce ne soit pas le poste le plus lourd...
Deux slips, deux paires de chaussette, deux tee-shirts.  (un de nuit, un de jour), une chemise manches longues, un pantalon, une jupe longue, veste et pantalon de pluie, et un maillot de bain une pièce très décent ;-)

Cette garde-robe a évolué au cours du temps, selon les saisons, et les codes vestimentaires des pays traversés, sans jamais s'alourdir. A chaque acquisition, je devais sacrifier une pièce d'habillement, à donner, ou renvoyer selon les cas.

Résultat, il faut laver, laver, et relaver!

Pour certains (surtout des garçons), l'addition de tout cela peut sembler une débauche de matériel.
D'aucuns, arrivés en pays chauds, zappent la tente, le duvet, et des tas d'autres trucs superflus, ce qui permet un sac plus petit et plus léger, mais font il faut le dire, l'impasse sur la propreté.

J'ai pour ma part toujours privilégié avec la tente, la liberté, le choix, et avec mes quelques vêtements, une apparence la moins terrifiante possible.
Car même si j'étais très loin d'un concours d'élégance et de féminité, me faisant refuser plusieurs fois l'accès aux toilettes des femmes (surtout en Chine), j'essayais au moins de sauver les apparences.

Je ne pouvais pas envisager d'être accueillie par des inconnus crasseuse et puante.
Paradoxalement, ça nuisait à ma crédibilité.
Je voyais bien l'incrédulité dans les yeux de certains, qui n'était pas due qu'à la démesure de ce que je leur annonçais.

Un voyageur, marcheur, routard, se doit d'être cra-cra.
Forcément, pour les hommes, c'est plus facile. Une petite barbe de trois jours, et le tour est joué. Look baroudeur instantané!

Pendant que j'y pense, je vais aborder la question du budget.
Disons que j'ai essayé de rester dans une moyenne de 300 euros par mois.

Impossible en Europe. Surtout l'hiver. Pas loin du compte à partir de la Grèce.
Et très facile entre la deuxième partie de la Turquie, Géorgie, Arménie, et jusqu'à l'Iran. Car dans ces pays où j'ai bénéficié d'une grandiose hospitalité, le budget tournait plutôt autour de 100 euros par mois.

Au passage, un petit conseil pour ceux qui désireraient se rendre en Iran. Comme le système cartes visa, et toutes cartes étrangères d'ailleurs n'a pas cours, au lieu de transporter du liquide (que je trimbalais depuis la Turquie où j'avais pu retirer des euros), il faut ouvrir un compte.
Après, il est très simple de retirer de l'argent dans des distributeurs. J'ai regretté de ne pas avoir choisi cette option.

En revanche, à partir de l'Inde, pays réputé peu cher, le budget a tourné autour des 300 par mois, surtout dû au fait que mon mode de transport a changé.
Même bons marchés, les bus, trains, assortis de petits hôtels glauques et de visites (exorbitantes!), finissent par alléger considérablement le porte-monnaie.
Et pour s'y tenir, il faut lutter sans fin contre les tentatives ruineuses  et systématiques des uns et des autres, pour multiplier le moindre prix dans des proportions délirantes.
Éreintant.

Anecdotiquement, il est amusant de constater, que pour un budget encore un peu plus élevé, dans un pays comme la Thaïlande, on a toujours envie de donner un peu plus.
En Inde dans une chambre à deux ou trois euros, on a l'impression de se faire voler.
Et arrivé en Thaïlande, lorsqu'on paye trois euros cinquante, ou quatre euros, on a envie de leur demander si ils sont sûrs de ne pas s'être trompés à votre avantage!

Je laisse le Japon à part, qui était en quelque sorte le bouquet final, la récompense.
Grâce à l'accueil d'Evelyne et des couchsurfeurs, je suis restée dans des dépenses disons... raisonnables, mais largement au dessus du budget initial.
Rien qu'une semaine de train avec l'abonnement au Japan rail pass, presque 300 euros. Le budget du mois dans la semaine. Paradoxalement, la nourriture, si on s'en tient à des "bentos", reste accessible.

A part également, mon billet de retour.

Tout le monde a dans l'idée que voyager coûte cher. Tout dépend de la façon de voyager.
J'ai rencontré des personnes, comme mon amie Lisa, avec laquelle j'ai marché quelques temps, qui ont pris la décision de vivre sans argent. Ou très peu.
Vêtements donnés, nourriture récupérée, tente, auto-stop, hospitalité spontanée et couchsurfing...
De temps en temps, elle travaille un mois ou deux, dans son cas, en donnant des cours d'Anglais, ce qui est facile pour les personnes dont c'est la langue maternelle, et repart.
Ils sont plus nombreux qu'on ne le pense, à parcourir le monde dans ces conditions.
C'est un choix, qu'ils assument généralement bien, et qui ne touche pas que les très jeunes.
Bravo à eux.

Autre question qui m'a été posée, les photos.
Comme vous l'avez vu plus haut, petit appareil numérique de base, carte sd.
Pour stocker d'avantage, j'ai sacrifié la définition.
Et tous les quatre à six mois, je confie ma carte sd à quelqu'un qui repart sur la France, ou fais des copies sur clé usb.

Voilà en gros ce qui me vient pour l'instant à l'esprit en ce qui concerne le côté matériel de l'entreprise.

Pour les impressions plus personnelles livrées avec le petit recul que je peux d'ores et déjà avoir, je publierai, bientôt je l'espère (oui, je sais, je dis toujours ça :-(), un ultime article.

Je m'appuierai d'ailleurs pour me lancer, car je ne savais pas trop par quel bout le prendre, sur un questionnaire judicieux, qui m'a été envoyé par Marion, une lectrice de Grenoble.

Quelques réunions sont prévues autour du voyage, à droite à gauche, et si ça vous intéresse, je me ferai un plaisir de vous en communiquer les dates par mail.

A bientôt donc, et bonne rentrée!