Au propre comme au figuré. Pour les photos, mais aussi pour les
commentaires, qui ne peuvent que répéter tout ce que vous avez déjà
vu et entendu au sujet de l'Inde: Inde éternelle, crasse, horreurs et
splendeurs, misere, pollution, bruit insoutenable, crasse, mendiants, foule,
soleil, odeurs, moyen-âge, super technicité, crasse (comment ca l'ai
déjà dit?), tout y est.
T'es gonfle Rishi! |
Les chapatis cuisent sur le bord brulant |
Je n'oserai jamais me faire nettoyer les oreilles avec un truc pointu au milieu de la foule qui bouscule... |
En attendant le client... |
Le flambant neuf metro de Delhi, qui jure tant avec le reste |
Cours de gym |
Chez Rishi |
Au debut, comme je ne savais pas quoi jmanger, je commandais comme mes voisins |
Une seconde apres la photo, il a saute sur mon sac pour me le piquer. |
A Jammu, lors de leur pique-nique, ces femmes nous ont invites |
On dirait de petites poupees, mais ce sont des geants |
Temple au bord de la riviere a Jammu |
Oui, c'est pas super propre, mais je ne resiste pas a un verre de canne a sucre |
Vue de ma chambre a Darhamsala |
Ils ont meme des chiens tigres! Mais il parait qu'il est peint. |
Concentration. Dans quelques instants, elles vont rencontrer le Dalai-Lama... |
Pendant que les moines se choisissent des petits sacs a main, les femmes bossent... |
A mon arrivée à Delhi, je suis accueillie dans la famille Sikh de
Sonu. Quartier pauvre de l'ouest de la ville, de l'eau une heure par
jour pendant laquelle elle remplit des récipients, appartement
partagé avec ses beaux-parents qui lui mènent la vie dure, elle tente
de venir en aide aux femmes qui une fois mariées sont esclaves de leur
belle famille, et aux enfants qui n'ont pas les moyens d'aller à
l'École: uniforme, cahiers, livres, stylos...
Elle donne des cours
dans un escalier sombre, et essaie d'avoir un statut officiel pour
ouvrir une classe qui soit reconnue et valide ses enseignements.
Si elle leur donne le meme enseignement qu'à son fils, Jolly, 7 ans,
qui est parfaitement bilingue et le plus rusé petit fripon que je
connaisse, ils auront de quoi affronter la vie...
La ferme de Mr Sing a Amritsar |
Mais j'ai plusieurs jours à passer en ville pour régler les habituels
questions, carte téléphonique, internet, change, adaptation de la
"garde-robe", et après deux nuits, je change lâchement d'hôte, et me
rends chez Rishi dans les riches quartiers sud.
Tous les contrastes de l'Inde s'illustrent en ce changement. Je passe
d'une cave humide sans fenêtre, à une spacieuse maison, avec petit
studio indépendant, salle de bain avec baignoire en marbre, Rishi, ses
luxueuses voitures et ses nombreux serviteurs. Le parfait refuge, le
soir, après une journée passée en ville!
Il me prêtera son ordi une après-midi entière pour faire le blog,
dans sa paisible salle de méditation-travail, d'où il planche sur les
horoscopes Indiens, qui sont son gagne-pain.
Merci Rishi. Cette pose préparatoire était nécessaire à ma future
immersion...
Ses chameaux |
L'une de ses trois piscines |
Le jardin |
Rue d'Amritsar |
Je me rends ensuite à Jammu, lieu de pélerinage Hindou, où m'attend
Aljay, que j'avais rencontré quelques jours plus tôt dans un parc de
Delhi, où il était venu assister aux enseignements de son gourou.
Il me fait une visite guidée de tous les temples de la ville, avec
explications et histoires de tous les dieux. Je ne retiens pas
vraiment les noms, mais les histoires en gros, et leurs
représentations.
Le soir, nous allons manger et dormir dans un ashram sikh. J'ai la
chance de ne pas mourir étouffée par la poussière présente dans la
chambre, et d'avoir des bouchons d'oreille à l'épreuve des chants de
prière qui débutent vers 2h du matin, et s'enchaînent sans
discontinuer jusque tard dans la matinée, car ils se relaient en
direct.
Le temple d'or |
Meditation face au temple |
J'attends ma pitance a la "cantoche" |
La nourriture defile |
Hmmm, aujourd'hui y'a du super porridge pour le dessert! |
Vaisselle, les assiettes volent! |
Ca, c'est juste l'atelier epluchage des oignons pour le diner... |
Aljay me propose de me rendre à Srinagar, départ de nombreux treks,
mais la saison est déjà bien avancée, je crains d'y souffrir du
froid, et n'ai pas envie d'une marche qui tourne en rond...
Je décide alors de me rendre à Daramsala, pour une petite visite au
village du Dalaï-lama. Il est présent dans le village, mais je ne
resterai pas assez longtemps pour le croiser. Sa présence est
néanmoins tangible, par la présence de nombreux moines et de
nombreuses personnes venues le rencontrer.
J'en profite pour faire une petite visite à un médecin Tibétain,
vieillard cacochyme, dont j'espère durant mon attente qu'il survivra
jusqu'à l'appel de mon numéro (29), pour l'auscultation rapide de mes
pouls.. 5mn plus tard, je ressors munie de plein de petites boulettes
de plantes super dégueu, à prendre pendant deux mois, 4 fois par
jour. Bien fait!
La veille, faisant la queue pour obtenir ma planchette de bois avec un
numéro de passage, je rencontre Frédérique, puis Mireille, deux
Françaises avec lesquelles je passe d'agreables moments avant de
quitter le village. Je leur confierai quelques affaires à ramener en
France.
Quand je parle de village, il s'agit surtout d'un ammoncellement
d'hôtels qui se grimpent les uns sur les autre à flanc de montagne.
Ainsi que de centres d'apprentissage de massage, médecine
ayurvédique, yoga, le tout dans l'anarchie la plus totale.
Donc un petit massage Tibétain histoire de repartir sur de bonnes
bases, et je file vers Amritsar.
Apres dejeuner, quoi de mieux qu'une petite sieste? |
Dans le "temple d'argent", petit frere Hindou du temple d'or |
Trop long a expliquer, mais l'histoire est super |
Bon, je file, c'est une façon
de parler, optant pour mes déplacements selon les cas, entre train d e
nuit ou bus de jour. Sachant que pour rejoindre une ville distante de
moins de 300km, surtout en région montagneuse, il faut souvent compter
sur environ dix heures de trajet d'un bus déglingué et bondé, au
Klaxon strident utilisé de manière quasi continue. Quand je dis
klaxon, il faut imaginer un truc bien différent de nos Klaxons
Européens. Un truc super puissant et super aigu, qui te vrille les
tympans, te fait vibrer les dents, et de donne l'impression que tu as un œil qui va sauter de son orbite.
J’en serai quitte pour une nouvelle paire d’oreilles a mon retour...
A Amritsar, je suis heureusement hébergée dans la fabuleuse ferme de
Mister Singh, à une douzaine de kilomètres du centre. (Pour
simplifier, en gros tous les Sikhs s'appellent Singh).
Il y accueille
gratuitement tous les couchsurfeurs se présentant à lui, en leur
offrant chambres individuelles avec salle de bain, autour du patio
Et c'est si bon de s'y détendre, après le fracas de la folle Amritsar!
Il enverra meme une voiture me chercher, alors que je rentre de nuit,
faisant les derniers kilomètres à pieds, car j'ai planté là un
rickshaw qui me demandait soudain 10 fois le prix de la course!
Les
pompistes de la station où ça s'est passé, ont gentilment passé un
coup de fil à mon hôte. Mais la voiture envoyée et moi nous loupons,
et lorsque je rentre, je me fais enguirlander pour avoir marché de nuit
sur les chemins de campagne, en sandales qui plus est.
Car le danger,
m'explique-t-il, est le passage de nombreux serpents qui se déplacent
d'un champs à l'autre, et sur lesquels je risque de marcher dans le
noir. Oups!
Mr Singh et l'un de ses chevaux... |
Les femmes font la queue pour une baignade sacree a l'abri des regards |
Sont-ils pas impressionants les Sikhs? |
A Amritsar, visite du temple d'or, et nombreux repas pris dans le
temple, où toutes les demi-heures environ, se succèdent les services,
de l'aube jusqu'au soir.
Quelques 20 000 à 60 000 repas sont servis
chaque jour gratuitement aux pélerins!
Une organisation titanesque et
sans faille de la part des centaines de bénévoles qui oeuvrent chaque
jour aux repas, et nettoyage du temple, dortoirs, chambres...
Mais je suis bien contente de ne pas y dormir, même si deux autres
Françaises, rencontrées dans le taxi partagé qui se rend à la
frontière Pakistanaise, me déclarent y avoir passé un bon moment.
On me demande parfois, meme en dehors des temples, si je fais un
pélerinage. Et après avoir cheminé jusqu'à Rome, fréquenté tant
d'églises orthodoxes (Grèce, Géorgie, Arménie), de mosquées, de
temples Hindous, Sikhs, Boudhistes, on peut voir les choses comme ça.
J'aime bien l'idée d'être un pélerin multi-religions...
Où Dieu serait, vous que je rencontre, vous qui me lisez, tous les
autres, la terre qui porte mes pas et nous supporte tous, et puis tout
le reste. Une religion sans prêtres et sans pouvoir, sans écrits,
sans dogmes. Faut voir... ;-)
Un moyen d'essayer d'eviter la mort des foetus feminins... |
Envie de faire une pause, mais ce jardin ne me dit rien. Je continue une cinquantaine de metres... |
Et dans ce jardin la, on balaye l'herbe et la coupe aux ciseeaux! L'Inde quoi. |
Les soldats de la frontière |
Mais revenons à la cérémonie quotidienne de fermeture de la
frontière Indo-pakistanaise, à une trentaine de kilomètres de la
ville, et à laquelle des centaines de personnes se rendent chaque
jour, un grand moment!
Foules bigarrées de chaque côté, qui scandent dans la joie, des
slogans se répondant, Pakistan bla-bla-bla.../Hindoustan bla-bla-bla,
orchestrés par des "chauffeurs de salles", alors que les petits
soldats rivalisent de défilés belliqueux et clownesques!
Après ce sketche inénarrable et un dernier repas au temple, train de
nuit, le genre où tu réserves une couchette dans le compartiment de
huit, et ou tu te retrouves avant même le départ à 14 ou 16.
Mais prenant soin de réserver une couchette en haut, et aidée par mon
statut de touriste, j'ai le plaisir d'y dormir seule. Enfin, dormir...
Toutes les heures, le train s'arrête interminablement quelque part, et
les marchands ambulants défilent dans les compartiments en hurlant
"tchaï! tchaï!" ou "café! Nescafé!".
Cote Pakistanais |
Cote Indien |
Je reste quelques nuits chez Kiran à Dehradun, sur le chemin de
Naïnital qui demande plusieurs jours de voyage.
Elle est aux petits
soins pour moi, cuisine sans relâche des plats délicieux, ses fils me
font visiter la ville et les environs à moto, et Anu m'accompagne
même à Rishikesh, mais je ne sais que penser réellement de la
famille, dont je ne suis pas certaine d'avoir compris les intentions...
A Rishikesh, village qui a vu les Beatles écrire leur album blanc, je
fais ma première rencontre avec le Gange, avant qu'il ne se pollue
d'avantage au cours des villes traversées.
Ici, en plus des hôtels, les ashrams se succèdent, retraites,
sessions de yoga, gourous, mendiants, et pièges à gogos...
Mais les plages des rives sablonneuses produisent néanmoins
une ambiance particulière, propre au repos et à la méditation.
Dehradun |
Le monastere boudhiste de Dehradun |
Dans le parc du centre de recherche et etudes sur la foret, arbres magnifiques |
Kiran en cuisine. Hmmm! |
Anu et sa moto |
Ca change des traversees de sangliers Ardechoises... |
Les singes de Rishikesh |
Je ne m'attarde pas, encore une fois, car Deepak, jeune homme
rencontré dans l'avion pour Delhi, qui rentrait chez lui après un an
de travail en Iran, m'attend à Naïnital.
Nous nous loupons suite à des problèmes téléphoniques le premier
jour, et je me balade seule dans la ville, ce qui me vaut d'être
invitée à l'un des nombreux mariages, dont c'est la pleine saison.
Puis, avec son ami Sumit, ils m'accompagnent partout avec leurs motos,
insistant toujours pour payer quasiment tout, sous prétexte que si je
ne l'avais pas rencontré, je ne serais pas là!
Nous passons de très
bons moments, puis je les quitte pour me rendre à Lucknow.
Pas le temps de faire secher mes affaires apres une baignade habillee, je ne tremperai donc que mes pieds dans le Gange! |
Les plages du Gange |
Fin d'apres-midi a Rishikesh |
Voici maintenant un mois que je suis en Inde, et il est très
difficile de me faire une opinion générale. Le pire côtoie le
meilleur sans cesse. Entre tentatives d'arnaques systématiques et
grande générosité, les Indiens sont mulptiples, par le nombre comme
par le comportement.
Même dans une grande ville comme Delhi, si vous
êtes perdu et n'avez pas de téléphone, il se trouve toujours
quelqu'un, marchand, policier..., qui vous prête le sien, se
renseigne, et vous remet dans le droit chemin.
Côté drague, le plus apparement innoffensif des veillards n'est pas plus fiable que des jeunes gens dont je pourrais être la mère.
Difficile, après avoir écarté tous ceux qui vous adressent la parole pour vous vendre
quelque chose, de déterminer d'emblèe ceux dont les intentions sont
totalement désintéressées.
Si si, il y en a!
Le lac de Nainital |
Les gamins du mariage font la queue pour que je les prenne en photo |
Les danseurs s'eclatent... |
...entraines par la folle gaite de la fanfare! |
Le marie, barde de billets neufs |
La famille de la mariee |
De nombreux rituels emaillent la ceremonie |
Mais pouce! Le marie recoit un appel |
Ils n'ont pas l'air ravis de ce qui leur arrive... |
Dernieres recommandations |
Et bien sur il faut danser. Mais je m'eclipse rapidement, car ils ont la danse un peu violente |
Lorsque la mariee s'eloigne en voiture, la maman pleure |
On peut trouver absolument tout ce qu'on veut en mini-doses |
Et l'alcool s'achete derriere des grilles |
J'essaie de mettre à profit cette longue période sans marche pour me
renseigner sur les possiblités ultérieures.
Car entre les endroits
où on m'a déconseillé de marcher car la population y est réputée
dangereuse, ceux où il y a des tigres, des éléphants et des
léopards, comme la région d'Halwani, qui me tentait bien, et tout
simplement tous les endroits où il y a des singes (particulièrement
agressifs), ça laisse pour l'instant peu de choix...
Sans parler des regions ou toute l’eau que je pourrais trouver presente des risques chimiques importants, et dont les villages ne possedent meme pas un mini-market ou acheter de l’eau en bouteilles.
Mais je ne renonce pas pour autant, et espère bien me ménager un mois
de marche ouest-est avant de quitter le pays! Touriste normal dans des
coins hyper-touristiques, n'est pas réellement un statut que
j'apprécie.
Mais je me dis que comme je ne vais pas y revenir tous les trois jours,
autant en profiter!
Avec Deepak et Sumit dans une grotte a Nainital |
L'un porte mon sac a dos, l'autre me porte |
Au loin, le Nepal |
Visite du zoo d'altitude de Nainital |
La tigresse |
Et que je te melange tout ca a la main dans un seau, mais c'est trop bon! |
Le paisible lac de Naukutiyatal |
Et c'est parti pour un tour de cygne rose! |
Panne d'essence? Donne-moi la main, je te tire! |
On se passe le telephone, on le garde entre les dents, on discute, on mange, la moto, c'est un peu comme a la maison |
Bien tentant, mais décidément la baignade habillée ne me dit rien |
Lors de mes voyages en train, lorsqu'il a par exemple quatre heures de
retard, je me finis par me faire des chouettes potes, qui me donnent
des estimations sur le temps restant.
Des gars du genre qui rotent,
pètent, toussent, raclent, crachent du jus tout rouge avec beaucoup d'entrain, et se grattent les c... (il faut dire que ça a l'air d'être le sport national).
Et pendant qu'ils jettent par la fenêtre, gobelets, emballages et tout ce qui leur tombe sous la main, ils me regardent interloqués entasser mes peaux de bananes et gobelets dans un sac poubelle.
(Je suis au regret de vous annoncer que ce que vous evitez soigneusement de balancer dans la nature pendant environ un an, l’est sans doute une fois par jour en Inde. Et que ceux qui veulent visiter le pays ne se pressent pas, l’Inde eternelle a l’air de vouloir le rester encore un bon moment!)
Bon, ils sont sympas, ils s'abstiennent de rigoler. Je crois qu'ils sont tellement étonnés de me voir là! Il est vrai que je n'ai encore jamais rencontré d'autres touristes étrangers dans les nombreux bus et trains de nuit, où pour environ 3-4€, tu as l'immense privilège de passer 12h d'une nuit haute en couleurs, ou d'une journée disons... très vivante.
Je ne sais pas comment se déplacent les autres touristes. Ou peut-être ne suis-je pas sur des itinéraires habituels.
A Lucknow, c'est la fin d'une importante fete musulmane |
Chiens sacres, mais pas pourtant soignes |
Quant aux humains, beaucoup ne sont pas vraiment en meilleur etat. Je ne sais comment il se fait qu'il y ait autant de cul-de -jattes. Quelqu'un a la reponse? |
L'eau |
Pique-nique dans le parc? Bof |
Le marche special cacahuetes |
Saison des chataignes. Ils les vendent toutes epluchees, mais je ne sais pas trop pourquoi, je n'ai pas confiance |
Universite
Coiffeur-barbier de luxe |
La classe en dessous |
Beaucoup de policiers et militaires dans l'ensemble, mais les uniformes et armes ne semblent pas obeir a une regle commune. |
Le cerf-volant est roi ici. Mais beaucoup finissent dans les lignes electriques anarchiques... |
Depuis le moment ou j'ai commence a faire cet article du blog et aujourd'hui s'est ecoule beaucoup de temps, de photos (dont de nombreuses, Patna et une partie de Bodhgaya, bouffees suite a un virus sur ma carte sd dans un cafe internet), et de visites...
Dont Bodhgaya, Varanasi, Allahabad, et me voici en direction d'Agra.
Prochainement, je l'espere, un court reportage sur "survie dans les ch... du train pendant huit heures..."
En attendant, bonne lecture, et a bientot!