dimanche 15 avril 2012

La Chine au printemps, c'est chouette!

Avant de vous parler de la Chine, je voudrais en finir avec ce Laos à 
deux visages.
Comme pour conforter l'ensemble de mon séjour et de mes impressions 
mitigées, l'avant dernière journée m'a donné le pire et le meilleur.
En effet, pour la première, et je le souhaite, dernière fois, je me 
suis fait attaquer sur la route.
Il ne s'agissait heureusement pas de "professionnels" de la chose. 
Seulement deux jeunes désœuvrés, qui ont voulu saisir une 
opportunité, car comme je l'ai dit précédemment, ils sont paumés 
entre valeurs ancestrales, et modernité agressive.


Le bus des "shadobus",famille Francaise rencontree au Laos, et se dirigeant egalement vers la Chine. Blog: shadobus

Ils m'ont vue passer, allongés dans un de ces cabanons ouverts, m'ont 
dit bonjour, rigolé, et tout de suite, j'ai flairé le lézard.
Plusieurs minutes après, peut-être le temps de vérifier que personne 
ne me suivait, ou que l'idée germe dans leur tête, ou de trouver le 
gourdin, ils me rattrapaient en scooter, munis donc, d'un gros morceau 
de bois, genre 1m de long, et 10cm de diamètre.
Ils avaient sans doute vu trop de films à la télé, et ont tenté 
diverses manoeuvres, comme de me couper la route en pilant juste 
devant moi en se mettant en travers, ce qui marche avec une voiture, 
mais pas un piéton, ou d'essayer de me pousser dans le fossé, ou de 
me jeter la bûche dans les jambes.
Mais ils étaient plutôt maladroits, alors je continuais ma route.
Ils ont fini par arrêter le scooter, qui les gênait plus qu'autre 
chose, l'un restant dessus, prêt à redémarrer.

Les restes d'offrande d'un petit autel animiste provisoire.

L'autre a enfin exprimé clairement, en me menaçant du gourdin, et en 
désignant les poches de ma ceinture de sac à dos, leur désir de me 
voler.
Comme je refusais, il levait le gourdin en faisant mine de m'en mettre 
un coup sur la tête, que je parais par réflexe avec mes bâtons, ou 
un coup dans les jambes, ou dans le ventre, que je parais, toujours 
par réflexe, sachant très bien, que si le coup était vraiment 
porté, je n'avais aucune chance de l'arrêter.
Pendant ce temps, j'essayais de lui parler, calmement, en Français, en 
lui disant qu'il n'allait quand même pas frapper une femme, et que sa 
mère ne serait pas fière de lui.
Il ne comprenait rien, mais il se demandait pourtant ce que je pouvais 
bien lui raconter en souriant. Il semblait vraiment surpris et déçu 
que l'intimidation ne suffise pas, et craignait peut-être que je ne 
maitrise une quelconque technique de combat avec mes bâtons. (Ce qui 
n'est absolument pas le cas.)

Autel de bambou

Bref, je jouais la montre, espérant qu'un véhicule se présenterait 
enfin sur cette petite route. Ce qui a fini par arriver, après un 
temps qui m'a semblé interminable. De chaque côté, au même moment, 
des scooters sont arrivés. J'ai levé les bras en faisant signe à 
l'un deux de s'arrêter.
Les deux lascars ont donc pris la fuite, mais le plus marrant, c'est 
que les scooters voyant la scène, s'étaient arrêtés à bonne 
distance, et dès que les voleurs ont disparus, ils ont redémarré, en 
m'évitant soigneusement, chacun de leur côté!
Heureusement que mes assaillants ne se sont pas repointés, car tout le 
monde avait disparu en quelques secondes.
Merci les gars.
Ceci s'est produit à juste un kilomètre du prochain village, où 
j'avais prévu de m'arrêter pour la nuit.

Le riz gluant de mon pique-nique, prepare par mes hotes.

A peine arrivée dans ce village, chacun me dit bonjour, et certains 
m'appellent, et me proposent à manger.
Je ne me fais pas prier, et m'installe avec eux. Alors que je commence 
à essayer de baragouiner quelque chose pour demander si je peux poser 
ma tente quelque part, mon téléphone sonne. C'était un couchsurfeur 
rencontré à Luang Namtha quelques jours plus tôt. J'en profite pour 
lui demander de leur parler au téléphone.
Immédiatement, ils me proposent de dormir chez eux, et seront aux 
petits soins pour moi jusqu'au lendemain matin.
Lorsqu'à mon départ je propose de leur donner quelque chose, ils 
semblent très étonnés, voire choqués. La grand-mère, presque mon 
âge, qui tient la maison, et me considérait un peu comme une sœur 
par l'âge et la grand-maternité, finit par accepter.
C'était une famille très chaleureuse, nous avons beaucoup échangé 
avec peu de mots, et passé toutes les deux des moments de complicité 
amusée.
Pour la nuit, ils m'ont donné un lit avec moustiquaire, le seul lit de 
la pièce commune, et m'ont enveloppé du riz gluant pour le voyage, 
dans une feuille de bananier.

Ca s'approche...


Le soir même, sans autre incident, je rejoignais la frontière, et, 
à la fin du no mans land de 6 kilomètres entre les deux pays, peuplé 
de gens entassés dans des baraquements, je prenais un hôtel, déjà 
100% Chinois.
En effet, je n'aime pas aborder une frontière en fin de journée, 
fatiguée, sachant que je risque d'affronter des tracasseries 
administratives, suivies de la plongée dans un univers totalement 
nouveau, avec recherche d'hébergement dans la foulée.
Qui plus est, cette zone ni encore vraiment Chinoise, ni plus vraiment 
Laotienne, est étonnante.
En pleine mutation, comme toute la Chine, elle se prépare à 
accueillir un trafic intense lorsque l'autoroute sera pleinement 
opérationnelle, ce qui n'est pas encore le cas.
D'immenses hôtels 3 ou 4 étoiles bradent leurs chambres aux rares 
voyageurs, en attendant mieux. Ils sont de drôles d'îlots, entre le 
casino, et les chantiers de destruction d'une multitude d'anciennes 
petites boutiques qui avaient poussé là.

En zone tampon,hotel luxe avec barreaux aux fenetres. Le coin n'est pas sur.

u matin, fraiche et dispose, je passe enfin la frontière.
Un peu laborieux, les jeunes douaniers semblant ne jamais avoir vu un 
passeport Français, alors que la veille, je sais que des amis qui 
voyagent en bus RATP sont passés par là.
Après moult vérifications, j'obtiens le tampon d'entrée, et le jeune 
douanier, auquel je demande s'il y a un distributeur de billets en 
ville, s'empresse de me noter sur un papier, en Chinois, quelques mots 
et phrases dont il pense que je pourrais avoir besoin. Très gentil.

Meme cote Laos, ils ont vu grand. Mais ce n'est pas encore en service, et c'est au guichet d'une petite bicoque qu'on vous tamponne votre visa de sortie.

Toutes ces baraques sont demolies au profit d'hotels comme celui qu'on apercoit au fond.

J'y suis presque!

Seulement, les distributeurs de la ville ne prennent pas les cartes 
internationales, et je n'ai que l'équivalent de 10€ sur moi en 
Yuans, changés la veille à partir des quelques Kips Laotiens qui me 
restaient.
Mais j'ai encore 1000 baths Thailandais, qui parait-ils sont acceptés 
partout pour du change, et même pour payer, dans ce coin de Chine.
Je pars donc à pieds, après avoir traversé cette ville nouvelle en 
attente de futurs visiteurs, car je cherche un village, qui doit être 
à une vingtaine de kilomètres, habité par une tribu Lahu. Un ami de 
Thailande les a fait prévenir de mon arrivée, et ils m'attendent.
Mais je ne trouverai jamais le village en question, personne ne le 
connaissant, et je finirai par stopper un petit bus pour me rendre à 
Mengla, premier gros bourg sur la route menant au cœur du Yunnan. Pas 
d'autre choix, il me faut trouver de l'argent.

Ville nouvelle de Mohan cote Chinois de la frontiere. Tout est deja surdimensionne.

L'autoroute, pas tres frequentee, se prend souvent en sens interdit quand c'est plus pratique...

Arrivée à Mengla, aucun distributeur pour ma carte, et toutes les 
banques se refusent à changer quelque monnaie que ce soit. On me 
renvoit toujours à un petit marchand de fruits, qui veut m'arnaquer à 
un taux honteux, qui ne me permettrait pas de trouver une chambre pour 
la nuit plus un bus pour m'échapper de là le lendemain. De banque en 
banque, à force de tenter d'expliquer mon cas en Anglais à des 
employés qui n'en parlent pas un mot, je suis vaguement comprise par 
un client Thailandais, qui après avoir demander à une guichetière le 
taux officiel, accepte de prendre mes 1000 baths, et de me pourvoir 
avantageusement en Yuans. Ouf.

Je passe donc la nuit dans ma première ville Chinoise, et embarque 
dans un car dès le lendemain matin, pour Jinghong, étape 
"distributeur de billets."

Partout on joue. A tout...

Pour un oui pour un non, les petards eclatent.

J'y reste quelques nuits, le temps de m'habituer aux mœurs locales, et 
de tenter d'établir un plan de visite, dépassée par l'ampleur des 
choix s'offrant à moi.
La région est surtout prisée pour des treks organisés de deux jours, 
avec nuit dans un village, en compagnie d'une des nombreuses ethnies 
minoritaires qui peuplent le Xishuanbanna. Cher, et pas grand intérêt 
pour moi, après les expériences précédentes.
Je mets donc le cap vers la vieille ville de Dali, son lac, ses pagodes.
Trajet de 15h en bus de jour, mais "sleeper" (voyage allongé, 
torticolis assuré quand on veut regarder le paysage), émaillé de 
disputes entre les femmes qui veulent une pose pipi et le chauffeur 
qui ne s'arrête "que quand c'est prévu" (c'est à dire dans les 
gargottes dont il obtient une com), de gens très malades dans le bus, 
d'accidents aperçus sur le bord de route, et surtout, d'arrestations 
musclées dans notre car.

Ils fument leurs cigarettes dans des tuyaux de poele, delaissant leurs ancetres de bambou.

Decoration discrete a Jinghong.

En effet, lors d'un contrôle de police, quatre gars se font sortir, et 
nous restons bloqués plus d'une heure, le temps pour la police de 
faire le tri.
Finalement, l'un d'entre eux sera relâché, et remontera dans le 
car, alors que les trois autres, seront menottés, et photographiés 
sous toutes les coutures, ce qui n'est pas une image, car le costume 
de l'un d'eux est découpé, révélant la présence de petits sacs 
plastique dans les doublures. Pour les deux autres, immigration 
clandestine depuis Laos ou Birmanie? Je ne saurai pas.

Parfois, meme en Pinyin, on ne se sent pas vraiment aide.

Les pattes de poulets, le truc incontournable, ainsi que tout ce qui contient du cartilage ou du gras.

Et ils ont des coqs super geants!


Ne jamais croire ce qu'il y a d'ecrit. Tourist information center, est L'ENDROIT ou vous ne pouvez avoir aucune information, et ou vous etes certains qu'ils ne parlent pas anglais.


J'ai tente une salade de fruits. Resultat, une gelee super beurk. Jus de fruit pas mieux, il y a toujours des trucs gluants bizarres dedans


Nous reprenons la route, ponctuée de pauses pipi qui font beaucoup 
rire les femmes lorsqu'elles voient une occidentale partager la rigole 
commune. Ça brise la glace, et lors du deuxième repas, nous mangeons 
ensemble, car lorsqu'on est seul, on ne peut manger qu'une seule 
garniture avec son riz, alors qu'à plusieurs, on a tous les choix 
parmi les plats qui tournent.

Et OUI, c'est vrai, les Chinoises vont parfois faire leurs courses en pyjama. Roses uniquement.


J'adore comparer les instruments electro-menagers des differents pays, et leurs diverses adaptations.

Attache au poteau au deuxieme plan, l'un des gars arretes. Les policiers sont sympas, ils n'ont pas mis les chaines aux pieds.

Dali (2000m). Dès les premiers pas, on comprend ce que tourisme à la 
Chinoise veut dire. En Chine, d'ailleurs, tout se paye. Dès qu'ils ont 
un truc joli, il passe payant.
Ici, de l'ancien, retapé et vernis, créant une ville entièrement 
dédiée aux boutiques de souvenirs ou de mode. Cité entourée de 
remparts, qui m'a fait penser à Aigues-mortes. Plus rien d'authentique 
dans ces rues "typiques", et le moindre bout de temple, nature, parc, 
trek, payant au prix fort. Très fort. Visite des "expensive" pagodes, 
balade à vélo autour du lac, ça suffira.
Assez facile de trouver des hôtels peu chers dans le Yunnan (entre 
2,50 et 7€), dotés d'un bon confort, propres, et donc d'un excellent 
rapport qualité-prix, comme la nourriture. Transports, en revanche, y 
compris bus locaux qui mettent 6h pour faire 200km, plutôt chers 
également.
Moralité, la Chine c'est bien, si tu ne voyages pas trop, et si tu ne 
visites rien de touristique.

La mosquee de Dali

Chinoise musulmane. Ca surprend.

Avant d'etre des tuyaux de poele, c'etaient des bambous

L'une des portes du vieux Dali

Du coup, parmi les multiples possibilités envisagées, et au fur et à 
mesure de ma collecte d'informations, j'opte pour un séjour assez 
cool, sans le marathon touristique que la taille du pays et la 
multiplicité des sites encouragent.
Je garde les plaines surpeuplées et polluées de l'est pour la fin, 
avec un séjour familial chez mes cousins à Pékin, et quelques jours 
à Shanghai, avant... avant la surprise presque finale ;-)
Je m'attarde donc dans le Yunnan, ne pouvant couper complètement aux 
passages obligés et ruineux, mais profitant chaque fois que je le 
peux, de quelques jours de marche ou de vélo, avant de me déplacer 
vers le Sichuan, qui promet aussi de belles choses.



La meilleure pub du restaurant, ses produits frais.

Il est peut-etre temps de changer de couvre-chef...

Ou d'acheter une arme...

Le printemps est magnifique

Ce n'est pas cette femme qui me contredira, qui chante en pleurant, le jour du printemps, en caressant tous les arbres de la rue.

Tranche de marbre, pouvant representer montagnes, mer, nuages...


Old Dali



LA photo des trois pagodes de Dali


Tout est tres organise!


J'aime les traductions, qui loin de nous eclairer, suscitent notre curiosite...

L'une des petites guides

Pendant la ceremonie, ce moine envoie des sms entre deux coups de gong ou deux chants.




Ne me posez aucune question, je n'ai pas encore eu le temps de tout gouter!

J'aime bien cet homme qui se rase dans la rue en marchant...

Alors Celio, je vous ramene un joli porte-bebe?




Les maisons sont baties avec toutes les ouvertures vers l'interieur, n'offrant que des facades blanches, qui sont agrementees de peintures.


Oh le beau rat! Si je m'y prends bien, mon dejeuner est assure.


Ok, ils auront un plus gros dejeuner que moi.
Ils venaient juste de tuer la bete, sur le trottoir, et attaquaient le depecage. Lorsqu'ils m'ont vue les regarder, ils m'ont offert un tabouret pour que je puisse les observer. Un boulot d'une precision extraordinaire.


En bord de route, ces femmes se reunissent pour chanter et boire un petit the.

Un VRAI moine marcheur. Pas un touriste, comme moi!

Sortie d'ecole

Après Dali, Lijiang, autre ville musée, puis le trek incontournable 
de deux jours dans les gorges du saut du tigre, armée de viande de yak 
séchée.


Lijiang by night



Voila en gros ce qu'on peut avoir pour 5 euros; chambre propre, sdb wc, brosses a dents, savon, serviette, peigne...

Et tele! Inevitable.

Ruelle du vieux Lijiang


Oui, j'ai craque, je me suis achete une petite cuillere en corne de yak.


Un ptit cocon pour le dejeuner?

Ou quelques petites sauterelles?

ok, des pattes de poulet.

Je pensais que ces danses de rue etaient destinees aux touristes, mais non, meme dans les rues sans touristes, il suffit que quelqu'un installe un petit poste sur un tabouret sur une place, le soir, et tout le monde se met a danser. Lorsque vous les regardez, ils vous invitent a vous joindre a eux.


Il suffit de s'assoir comme eux pendant un moment, et quelqu'un finit toujours par entrer en communication avec vous. Quelques instants plus tard, les femmes qui etaient assises derriere eux sont venues plaisanter et chahuter avec moi.


Ecole de broderie de Baisha




Le deuxième jour, lorsque tout le monde redescend vers la route pour 
un retour en bus vers Lijiang, je bifurque vers le haut, forêt de 
bambous et cascade. A la suite de passages particulièrement périlleux 
qui m'ont donné des sueurs froides, j'essaie d'obtenir des 
informations sur un raccourci (30km au lieu de 42 par la route), qui 
me conduirait au petit village de Haba. Impossible de récolter le 
moindre renseignement si tu ne payes les services d'un guide local. 
"Trop dangereux! Impossible de trouver le bon chemin!". Avec un petit 
plan fait main je suis sûre que ça passerait, mais le secret est 
jalousement gardé.

La route menant aux gorges du saut du tigre. Bientot une gigantesque autoroute prendra le relais. Comme dans toutes les routes de montagnes que j'ai empruntees en bus d'ailleurs.

Les gorges.

Je redescends vers la route, ce qui me permet de faire un crochet au 
bord de l'eau, tout en bas. Autre tentative d'informations, même non- 
réponse de la part du propriétaire de la guest-house, auquel je 
declare que je vais donc m'y rendre par la route. "Not goog idea. 
Hihihi! Alone, not good idea! Hihihi". Malgré mon insistance, 
impossible d'obtenir mieux que cet irritant rire à la Chinoise, digne 
d'un blanchisseur de Lucky-Luke.


Un sac a pattes. Voila ce qu'il m'aurait fallu! Un grand sac a pattes qui m'aurait suivi partout!


Pour donner une petite idee de l'echelle. En bas au milieu, des  randonneurs.




Sechage des peaux de chevre sur la terrasse

Ca n'arrete pas de tomber, sur la route qui mene a Haba. Lorsque je passe ici, je n'ose meme pas utiliser mes batons, de crainte que le bruit ne declenche de nouvelles chutes.

Ne tombez pas vous la-haut!

J'y pars donc. Aucun incident sur cette sinueuse mais magnifique 
route, à part l'orage qui pointe son nez à mi-chemin, mais j'ai la 
chance de pouvoir stopper l'unique petit bus de la journée.
J'arrive donc à Haba et sa magnifique Haba snow mountain, de laquelle 
je tombe immédiatemment amoureuse. Hélas, ce n'est pas encore la 
saison de l'ascension de ses 5400m, qui se fait en trois jours depuis 
de village, en passant par des paysages superbes, lac, forêts, 
glaciers, comme je pourrai le constater sur les posters accrochés au 
refuge-lodge où je dors. Grrrr.

Le lodge d'Haba.

Au matin, seule cliente, après le petit-déjeuner en famille avec thé 
au beurre de yak rance (on sent que le Tibet approche), la 
propriétaire et mère de famille, qui a elle même pratiqué 6 fois 
l'ascension, m'indique un premier raccourci, pour me rendre à 
Baishutai.
Forêt de pins odorants, vues dominantes enivrantes, le bonheur est 
total.

Dans le moindre village, des billards un peu partout, meme dehors.

En bas, le village d'Haba, habite par 4 ou 5 ethnies differentes, reparties en divers quartiers.

Lorsqu'on cherche un magasin, il faut ouvrir l'oeil, c'est parfois assez confidentiel.

En milieu de journée je tente un raccourci hasardeux, qui m'emplit de 
doutes lorsque je constate qu'il traverse deux vallées et cours d'eau, 
mais au bout du compte, je gagnerai entre 4 et 6km. A travers champs 
et terrasses, je demande mon chemin aux paysans rencontrés, qui 
rigolent bien, sont très étonnés, mais m'indiquent toujours la 
direction très gentilment.
Ceci me permet d'arriver plus tôt que prévu à Baishutai, et de 
gravir les resplendissantes terrasses de calcaire, qui remplacent 
avantageusement celles de Pamukale en Turquie, pour lesquelles je 
n'avais pas fait le détour.

Comme ce coiffeur.

La-haut, le mont Haba semble m'inviter, en me faisant miroiter l'illusion d'une porte...


Au revoir Haba, je reviendrais peut-etre, ta montagne m'obsede.

Je dois me rendre en face, mais la route par a gauche. Allez, je me lance!


Une femme qui est descendue à la même guest-house que moi, me voue 
une passion immédiate, qui devient rapidement un peu pesante. Elle se 
joint à moi pour la visite, me mitraillant littérallement de photos. 
Ce qui serait sans importance, si elle ne me demandait pas de lever 
les bras sur chacune! A la mode Chinoise. Un paysage sans quelqu'un 
devant qui lève les bras ou fait le v de la victoire, c'est un peu 
comme si on n'y était pas allé!

Avant la grimpette de Baishutai. Derriere mon amie aux bras ecartes, les femmes, qui attendent les touristes paresseux pour leur louer des chevaux pour la montee, filent.

Baishutai



Cet homme, son pere, et le moine, sont venus en pelerinage, car la source est un lieu sacre du boudhisme Dongba.








Nous sommes autorisees a boire a la source sacree.



Lorsque nous demandons au proprietaire du restaurant de nous prendre en photo, il veut nous faire deplacer, afin que nous soyons sous la photo de Mao. Mais mes compagnons refusent.

Dans chaque chambre egalement, une grande photo de Mao trone au dessus du lit.

Elle me saoûle de paroles, comme si j'allais en apprendre le Chinois 
plus vite. Heureusement, dans la soirée, un groupe de jeunes qui 
parlent Anglais se joignent à nous.
Le lendemain, "ma nouvelle amie pour la vie", se rend également à 
Shangri La (Zhongdiàn de son vrai nom, 3200m), toute contente de 
faire ce trajet en bus ensemble. Je lui fausse compagnie à l'arrivée. 
Sa méthode de Chinois sur le tas ne me convient pas.

Le marche de Shangri La. Mottes de beurre de yak, et drapeaux a prieres.



Style Tibetain, tres different. Cette fois, toutes les ouvertures sont vers l'exterieur. Pas de cour centrale.


Après un trajet sinueux et quelques cols à plus de 4000m avec des 
personnes malades dans le bus, altitude ou mal des transports, je 
traverse la ville à pieds à la recherche de la vieille ville, et une 
fois installée, aspire à un repos bien mérité.
Momos aux légumes ou à la viande, yak à toutes les sauces, Shangri 
La exploite son atmosphère Tibétaine, avec une certaine tendance à 
tourner aussi en musée.



Il ne fait pas chaud a Shangri La. La nuit dans le dortoir, 5 degres. Heureusement, ils ont des couvertures chauffantes! N'est-ce pas Nathalie?


Le Tibet quant à lui, reste innaccessible, tous les permis étant 
suspendus en cette période de fêtes Tibétaines, qui peuvent donner 
lieu à quelques débordements et immolations, dont les touristes ne 
sont pas des témoins bienvenus...
La route menant à Chengdu, Sichuan, par les hauts cols, est fermée 
également, quelques troubles ayant eu lieu en bordure de frontière 
Tibétaine, de source officieuse.



La pluie arrive. Il est temps de redescendre.

On peut louer un costume, et se faire prendre en photo sur un yak. Chouette!


Il faut une grande solidarite pour faire tourner ce moulin a prieres.

J'aime pas les chiens Chinois. Ils sont moches et agressifs.

La preuve. Un morceau de mon pantalon est reste dans la gueule de l'un d'entre eux, le mollet n'est pas passe loin. Non, decidement, je les prefere...


...dans mon assiette, ou en descente de lit ;-)






Retour a Lijiang, ou chantent Pierre et Manu, deux Francais qui financent ainsi leur voyage.


Les couronnes pour tombes, sont faites de papiers argentes.

Nathalie et Denis lors d'un petit detour par la colline pour eviter l'entree payante du parc...

Le parc, au lac asseche ce jour la.

Les femmes Naxi, c'est du costaud

Retour donc à Lijiang, d'où j'espère m'échapper vers Lugu Hu, lac 
à cheval sur Yunnan et Sichuan, depuis lequel je me rendrais en 
quelques jours de bus vers Chengdu.
Mais le sort en décide autrement, vacances Chinoises obligent, bus 
complets. Je m'éclipse quelques jours à Shaxi et y découvre la 
montagne environnante, et ses merveilleux Bouddhas sculptés dans les 
rochers.


Dans une ruelle du village de Shaxi.

Repute pour la finesse des scuptures sur bois de ses linteaux.

Les murs aveugles dehors, la cour interieure.





Re-retour à Lijiang, et j'en profite pour faire l'extension de mon 
visa. Mention spéciale aux agents du bureau de sécurité publique 
pour leur gentillesse.
L'abomination touristique de la ville est compensée par la présence 
de Nathalie, rencontrée dans un dortoir de Shangri-La, et Denis, qui 
passe quelques mois ici afin d'y apprendre le Chinois, et me donnera 
un sérieux coup de main pour envoyer à Célio les photos à publier 
sur le blog (interdit en Chine, voilà pourquoi mes messages sont si 
rares).
Merci Denis, merci Célio.


La vieille place de Shaxi



La petite porte au fond, c'est ma chambre a Shaxi.Trop mignon, et quasi donne.

Enfin, en compagnie de Nathalie, j'arrive à Lugu Hu (2700m). Nous y 
avons encore la mauvaise surprise d'un cher ticket d'accès à toute la 
région autour du lac, mais l'oublions presque, devant sa splendeur, 
passant selon le ciel, du plus profond vert émeraude au plus lumineux 
turquoise.
Une journée de vélo nous fait découvrir de merveilleux villages 
réellement authentiques, ainsi que l'un des rares anciens temples 
épargnés par la révolution culturelle.
Car partout ailleurs nous n'avons vu que des monastères reconstruits, 
visitables et payants, car finalement le gouvernement semble s'être 
aperçu que la religion fait vendre, et exploite le filon à fond. Ce 
qui était interdit devient lucratif, objet promotionnel du pays.

La pate de riz seche.


Les tombes sont parfois regroupees en cimetieres, mais le plus souvent, au milieu des champs ou terrasses.



Au beau milieu de la montagne, des rochers sculptes, des signes, des textes, des Boudhas.

Et des kilometres d'escaliers. Deserts, car des qu'il y a un effort a faire, il n'y a plus personne.







Malheureusement, Nathalie, qui devait m'accompagner encore quelques 
temps, se fait attaquer par un chien dans une descente à vélo. Bien 
qu'évitant la morsure, elle chute très violemment, et doit retourner 
encore une fois à Lijiang, pour une estimation exacte de ses blessures 
concernant ses deux bras, suivie, soit d'une convalescence, soit d'un 
retour en France selon leur gravité. (ce qui ne fait que confirmer 
qu'il faut bouffer les chiens Chinois!)
C'est, bien triste de la quitter, que je prends la direction opposée, 
doucement doucement, de petit bus en petit bus, afin de profiter des 
montagnes et paysages du Sichuan, après un mois dans le Yunnan, vers 
Chengdu, où des couchsurfeurs m'attendent.



En suivant les talus qui separent les terrasses, on est sur de rester sur une meme courbe de niveau.




Sur la route du retour a Lijiang, encore un accident. Je ne prends quasiment jamais le bus sans en croiser un ou deux...



Voilà. En fin de compte, finis les déplacement uniquement marche, qui 
me permettraient de ne voir qu'une infinitésimale partie du pays, mais 
pas non plus le rythme effreiné de la plupart des personnes 
rencontrées, parcourant le pays à coups d'avions, photos, hôtel, 
train de nuit, photos, hôtel, re-avions, et ainsi de suite, toujours 
sur la brèche, entre deux transports.
Jusqu'à présent, les gens sont plutôt gentils (à part les 
conducteurs de bus et les guichetières de stations de bus), riant 
toujours de bon cœur lorsque vous errez en plein champ à pieds ou à 
vélo, à la recherche d'un raccourci improvisé, essayant de vous 
aider, et de vous envoyer dans la bonne direction.
Dans la rue aussi, en ville, ils sont assez disponibles, bien que ne 
parlant pratiquement jamais Anglais.
J'aime l'ambiance des villages de montagne, travail acharné aux 
champs, et vieux tournant sans fin leurs moulins à prière, les 
costumes des différentes ethnies, la nourriture, leurs sourires et 
leurs bonjours. J'écarquille les yeux, consciente d'assister à la fin 
d'un monde fragile.


Partout, du moindre village à la plus petite route, tout est en 
perpétuelle et intense mutation. Travaux pharaoniques d'autoroutes qui 
découpent la montagne en tranches, constructions et aménagements 
presque où que porte le regard, ça bouge, ça croit, ça modernise. 
Il est déjà très tard pour visiter ce pays, et même ce que j'ai 
parfois la chance d'y voir, est appelé à disparaître en un clin 
d'oeil, ou sauvé et revernis s'il y a des touristes et de l'argent à 
la clé.
Apres Chengdu d'où je vais rayonner quelques temps, je pense me 
diriger vers Xi'an, puis Beijing et Shanghai. Un prochain message je 
l'espère de Beijing, car j'ai déjà beaucoup de photos en retard de 
Lugu Hu à Chengdu...
Ps: Nathalie n'a finalement rien de cassé. Ouf. Une petite semaine de 
repos, et elle repartira pour de nouveaux horizons. Courage Nathalie!