vendredi 16 septembre 2011

Armenie, le sud. Et bonjour Iran!

 Quelques kilometres avant le village d'Ararat, m'apercevant sur la route, Hayro m'interpelle, et m'invite a me reposer dans le paradis du melon. Je n'ai plus le droit de bouger, je dois me reposer dans la paillote, en savourant ses delicieux melons et pasteques en compagnie de mes amis dindons.
 Puis je suis invitee pour la nuit, et sa soeur Jemma me dorlotera telle une mere poule.
Hayro devant sa maison, au milieu du mais qui seche

Enfin le Mont Ararat se devoile. En zoomant vous pourrez peut-etre decouvrir des vestiges de l'Arche de Noe, qui sait?...
 Au matin, Hayro me deposera au monastere de Khor Virat pour une petite visite, a une centaine de metres de la frontiere Turque sous haute surveillance. Ce sacre Mont Ararat, symbole de l'Armenie, est un sujet encore tres brulant, suite a son "annexion" (certains diront vol), par la Turquie.
Chacun son truc pour ne pas quitter son poste de vente de melons au bord de la route.

 Puis, une traversee en auto-stop, jusqu'a Sissian, pour avoir l'occasion de traverser de belles montagnes, grace aux renseignements que me donneront Ben, a Sissian, et Joel, a Lor. Tous deux encore une fois membres du peace corp dans de petits, voire minuscules villages.

Ce voyage en auto-stop a defaut de me faire mourir dans un accident, a bien failli me faire mourir d'une crise cardiaque. Deux fous du volant, entre 120 et 160km/h sur les routes de montagne, dont malgre leur beaute je ne ramenerais pas de photos... trop accaparee par la surveillance des vehicules doubles ou croises.
Lors de la pose dejeuner, le conducteur s'enfile une bouteille de vodka, et j'en profite pour reprendre mon sac, et les informer que je m'arrete la.
 Finalement son ami, un poil plus prudent (110-140), prendra le volant, et nous conduira a bon port. Y'a pas a dire, je suis moins en danger avec les ours!
Zohrats Kar, champs de Menhirs d'il y a 7500 ans.







Eglise de lor, 300 habitants.


Blotti dans la vallee, Lor, alors que je m'eleve a la recherche du col pour passer vers Tatev.

La colonne oscillante du monastere de Tatev, qui fut un centre d'enseignement tres important.


Tatev, entre gorges et montagnes.

C'est parti pour deux jours du petit raccourci a travers la montagne, entre Tatev et Kapan. Deja un long chemin parcouru, mais il me reste encore quelques centaines de metres a gravir. 1100m en tout.
Une fois parvenue au col, je cherche un endroit ou planter la tente. Seule un lieu humide me permettra de planter les piquets de ma tente. Couchee sous un ciel limpide, je m'eveillerai dans le brouillard.
Et dans la nuit, pour eviter trop de condensation, je laisserai la porte de la tente ouverte.
Mais vers trois heures du matin, un crapaud s'invite. Reveille en sursaut, je le regarde, surprise. Il me fixe. C'est alors que je comprends: seuls au monde. a 2600 metres d'altitude, un crapaud, pres de moi...
Et oui, je suis sure que les filles ont compris les premieres! Je lui donne donc un baiser.
Et bien entendu, miracle, il se transforme en prince charmant! C'etait formidable!
Bon alors les filles qui ont cru ce que j'ai ecrit plus haut, vous etes vraiment trop naives! Comme moi. Je l'ai embrasse, et me suis retrouvee avec des pustules partout!

Bon, allez, j'aime bien les contes de fee, mais je l'ai simplement dirige vers la sortie en attrapant une de mes sandales. Ben oui, je sais, c'est moins romantique!
Et du coup, je ne saurais jamais ce qui se serait passe si je l'avais embrasse!

Le brouillard se dissipe, et je decouvre la gorge que je descend depuis ce matin.

Premiere maison, apercue du haut du chemin

Zabella et Derenik m'y invite et m'offrent gite et couvert
 En parlant de couvert, je crois que j'ai du manger six fois ce jour la. C'etait un dimanche, et toute la famille est passee, ainsi qu'un bon nombre d'amis. Et a chaque visite, un nouveau service. Et je DOIS manger. Mais c'est tellement bon, que je ne me fais pas prier, surtout apres trois jours de marche montagnarde et allegee en nourriture...
 A partir de petites prunes sauvages de toutes les couleurs qu'on trouve partout sur les chemins, ils font une sorte de puree, etalee en fines couches, puis mise a secher. Tout d'abord etalee, puis suspendue. A dechirer plus tard, et machouiller comme un chewing-gum. Le tatoulavash.
Aussi plat que les lavash, pains en forme de crepes de grand diametre, qui sont mon ordinaire avec le fromage.
La fin de la descente, magnifique, quoiqu'un peu oppressante.

Et une derniere eglise, a Meghri, derniere ville avant la frontiere Iranienne. Profitez-en, je n'en rephotographierai pas de si tot!
Grace a Muhamad, rencontre une semaine plus tot a Yerevan, et me rejoint apres la frontiere, je me rends a Tabriz, ou je suis accueillie par ses parents. Son jeune frere s'occupe de moi en son absence, visite de la ville, mais aussi aide en tous genres: negociation des prix pour achats style foulard, reparation chaussures, change, carte telephonique... Je suis a bonne ecole pour un mode d'emploi du pays, et apprentissage de la langue. Car ici je peux me debrouiller en Turc, mais il me faut rapidement apprendre un minimum de Persan.

Ce camion n'est pas vraiment representatif du parc automobile Iranien, plus recent dans l'ensemble que celui d'Armenie...

 Et quelques rudiments d'ecriture, notamment les chiffres arabes, assez simples finalement. Comme me l'ont dit les peace corps d'Armenie, le seul interet de cette langue, qui n'est parlee nulle part ailleurs, c'est qu'apres, toutes les autres vous semblent faciles.



Je suis choyee par sa famille, sa maman m'accompagne chez le coiffeur (la coiffeuse, evidemment), ce qui serait mission impossible sans aide. En effet, ces officines, en plus de n'etre annoncees que par des panneaux uniquement en lettres arabes, sont dissimulees aux yeux du monde.
 Je suis encore une fois un animal etrange, prise en photo par les autres clientes, avec mes cheveux coupes courts. Mais le pire semble etre que je refuse l'epilation des sourcils, element indispensable pour correspondre aux canons exiges. Le visage etant la seule partie visible, avec les mains et les pieds objets de tous les soins egalement, il est impensable de sortir non maquillee, epilee et tout et tout...
Le bazard, spacieux et clair. Rayon tapis.
Ces tableaux n'en sont pas, ce sont des tapis encadres. Certains sont magnifiques.

Tous styles de sujets


Le rayon bijoux

Une partie de ma garde rapprochee a Tabriz



J'ai eu bien du mal a quitter ma famille d'adoption pour partir vers l'Alborz, chaine de montagne jouxtant la mer Caspienne.
 Mais deja je suis accueillie par la delicieuse Vesal, rencontree dans le bus, et sa grand-mere.
Vesal est etudiante a Ardebil, et sa grand-mere doit venir habiter avec elle, car il est interdit qu'elle reste seule en ville. Je ne peux pas mettre de nouvelles photos pour l'instant, vous ne verrez donc pas ces deux merveilleuses personnes, mais peut-etre une autre fois...

mardi 6 septembre 2011

Un petit detour par le nord

DEUX MESSAGES ENVOYES EN MEME TEMPS, NE PAS LOUPER LES VIDEOS, MESSAGE PRECEDENT...

Je quitte Gyumri, pour Vanadzor, ou Michael, couchsurfeur Americain engage dans les peace corps, m'attend. Il parle bien Armenien, et m'aide beaucoup a enrichir mon petit lexique...
Il donne ici des cours d'Anglais.
 J'ai de la chance, car c'est un grand marcheur et autostoppeur, qui me donne plein de conseils et astuces. Il m'incite donc a visiter le nord de l'Armenie, mais plus a l'est. C'est la que sont tous les plus beaux monasteres, dans un environnement montagnard grandiose.

 Ok, c'est parti! Ce n'est pas du tout sur mon chemin, mais je rattraperai ca de quelques coups de stop...
Danse improvisee a Vanadzor
Ici ce n'est pas le the qui est roi, c'est le cafe.

Et les epices, mais toujours savamment doses.

Les pains


Encore des fromages, mais decidement je les trouve trop rigolos.

Si vous ne trouvez pas votre bonheur dans tout ca!

Si on m'avait dit qu'un jour je serais contente de voir  des panneaux ecrits en Russe pour comprendre quelque chose!

Vanadzor, tres Russe.

Dans chaque ville, il y a une sorte de "Wonderland", aux attractions desuetes.






Meme les Ladas se sont fait une beaute pour le mariage.

Pique-nique avec des temoins de Jeovah. Ils ont bien un peu essaye de me prendre la tete, et je suis repartie avec prospectus, comme il se doit, et nourriture, comme d'habitude...

Et au milieu d'une petite route, loin de tout, un casino.

Je deviens une droguee de la mure dans cette region.
Hou, que voila une jolie cabane pour passer la nuit!

Plus qu'a installer mon duvet, et zou!

La bonne nuit que je vais passer avec les puces!

Mais la vue pourrait etre pire...
Au matin, ce petit monastere, eclaire par le soleil semble m'appeler.


Canyons, canyons, et recanyons...

M'y voila.

Et oui, on surveille son troupeau a cheval, mais quand le portable sonne, on repond, meme au galop!

Adieu petit monastere au fond la-bas.
Brulis.

Je ne sais pourquoi, mais cette voiture noire seule en plein soleil, m'evoque un film d'espionnage des annees 60, avec Lino Ventura par exemple

Eglise d'Odzoun.

Le village d'en face, qui semble a portee de main, est sur une autre rive. Il faut redescendre 5km en lacets, puis 5km sur le plat en bas, puis remonter 5km. Chaque village est sur une veritable ile-plateau.

Monastere de Sanahin. Centre de rayonnement culturel au Xeme siecle.
Et enfin, une serie de Kachkars, croix sculptees dans la pierre, uniques en Armenie. Il y en a partout, et de toutes sortes.


Interieur du gavit, espace commun, situe avant l'entree de l'eglise, pave de tombes.


Trop mignons!

Ca y est, vous en avez eu assez des kachkars?

Autre fierte du village. Il est la patrie d'Artem Migoyan, l'inventeur du Mig.

Interieur d'une camionnette qui m'a prise en stop. Un vrai poeme. En panne plusieurs fois, nous avons redemarre en marche arriere en descente dans un virage, il a mis des tas de trucs dans son moteur en fumant a cote juste apres, mais je suis finalement arrivee a bon port.
Donc, apres quelques jours de marche, je passe en mode mixte, marche-stop, pour rejoindre le lac Sevan.
 Il semble qu'en Armenie il y ait deux niveaux.
 Celui des gens qui roulent en gros 4X4 tous neufs avec les vitres teintees (ceux qui ne te prennent jamais en stop), et les possesseurs de Lada ou equivalent. Pas de juste millieu.
 Seulement une difference entre Lada neuve et Lada hors d'age...
Ca aussi ca roule!
Eau et gaz dans le petit village d'Aghpat.

Meules.

Reserve et biblliotheque, la temperature convenant bien a la conservation des livres et denrees.

Monastere d'Aghpat.

Au bout du champs, le ravin.

J'ai cru acheter une boite de poisson, style sardines ou thon, mais c'est un pate de poisson. Bof.

Au matin, juste apres mon petit dejeuner, Razmik arrive. Il est tres intrigue par tout mon materiel. Il se demande ce qu'il y a dans ma bouteille. De l'eau lui dis-je.
 Il me regarde alors avec commisseration, et s'installe, deballant le contenu de son sac, dont il sort une petite bouteille remplie d'un liquide egalement transparent, mais qui n'est pas de l'eau. Il ne comprend pas trop pourquoi je dedaigne le coup de gnole de 8h du matin, et me propose alors son casse-croute de la journee.
 Je n'ose pas tout refuser, et le deleste donc d'une tomate et d'un oeuf dur, reussissant a lui faire conserver pour lui-meme, le pain, le fromage, le concombre... et l'alcool. Si je l'avais ecoute, il serait reparti sans rien.

 Pourquoi est-ce toujours les plus demunis qui donnent le plus?

Mais je dois me preparer, me changer, toilette, ect..., et il reste la a me regarder, fascine.
Heureusement quelques vaches baladeuses tentent des escapades, dont je profite subrepticement pour continuer a me preparer.
Razmik le berger.

Le soleil est toujours un peu long a percer.

Monastere fortifie d'Akhtala.
A Akhtala, je rencontre un pretre super gentil, qui me fait l'honneur de la visite avec tout l'historique de son eglise, y compris l'episode ou les musulmans ont decouvert la cachette des fuyards, grace a un bebe dont ils ont entendu les cris dans la double paroi.
 Ils ont tire un boulet de canon dans le plafond, qui a defigure la vierge Marie, mais est ressorti sans abimer l'eglise d'avantage.
 Bon, ils ont tue tout le monde, mais l'eglise a tenu le coup! Un miracle parait-il.
 Moi j'aurais plutot trouve miraculeux que tout le monde soit sauve, mais bon.
Il me propose egalement de camper sur le terrain de l'eglise si le coeur m'en dit. Mais il est trop tot, et je repars. Dommage.
L'interieur de la tour secrete, destinee a fuir l'envahisseur, avec marches de pierre.

Ces eleves du village, vetus de noir et blanc couleurs exigees par les ecoles, me donneront un esquimau et un Sprite. Tant que c'est pas de la gnole!


Et dans la vallee, les anciennes (et une encore en activite), mines de cuivre.

Hbach, qui m'a prise en stop, et invitee a dejeuner, et sa famille. Sa jolie femme n'a pas besoin de mots, pour m'expliquer qu'elle est tres fiere de sa cuisine flambant neuve, d'autant plus qu'ils sont les seuls a avoir l'eau courante dans le village. Mais la presence de ses beaux parents, qui ne pensent qu'a manger, lui pese.
Un petit detour de 16km aller-retour dans cette foret, croyant y trouver un monastere, mais ce ne sont que quelques pierres.

<><>

Penetrant tard dans cette foret, le garde, sourd muet, ou habitue aux touristes, me mime qu'il faut que je parcoure encore 5km pour trouver un abri.
Je lui explique que j'ai une tente, mais il mime alors l'ours, l'attaque de l'ours, avec grognement et tout, plus vrai que nature, pour bien me faire comprendre ce qui m'attend.
Ce qui m'attend surtout, c'est, dans cet espace "protege", une quinzaine de camions dont je croise le chemin (chemin defonce par ces aller-retours et rendu impraticable), ramenant bois et hommes a travers la foret.
Des engins datant de l'ere sovietique, qui font trembler la terre bien avant qu'on ne les voit. Tres impressionants.
 Et les paquets d'hommes juches sur le bois, qui font de grand signes pour me demander ce que je fais la, allant vers nulle part dans la foret, alors que la nuit ne va pas tarder a tomber.
Finalement, je dormirais quand meme sous ma tente, la seule cabane que j'ai trouvee, menacant de me couvrir de puces encore une fois.
Le garde forestier m'a tellement mise en garde contre les ours, que je suspends encore une fois nourriture et cosmetiques pour la nuit...

Impossible de se perdre, il y a un panneau!

Ha ils en sont fiers de leurs ours!
Pique-nique avec ces deux compagnons qui m'ont prise en stop. Il y a tout au lond des routes, des sources et des espaces de pique-nique. Mais celui-ci etait tres original, au beau milieu d'un pont, bien que manquant un peu de sieges...


Cette mer n'en est pas une, c'est le lac Sevan.


Monastere de la peninsule de Sevan.

Derriere ces montagnes, l'Azerbaidjan. J'avais envisage de faire le tour du lac par la route le longeant, ou plus haut dans la montagne, mais on m'en a dissuade. Il y a de temps en temps quelques balles perdues entre militaires des deux pays.

Heu..., je me passerai de mon verre de lait ce soir.

Sans rancune?

Tout autour du lac, des sortes de plages privees, avec espaces pique-nique a la queue leu-leu.
Statue dans Yerevan.

Me voila arrivee a Yerevan (ou Erevan), ou Diane, encore une fois couchsurfeuse Americaine donnant des cours d'Anglais, m'accueille. Nous visitons la ville ensemble car elle n'est en poste que depuis deux semaines ici, et nous rendons a une reunion de couchsurfing.


Cette reunion me permet de rencontrer des Iraniens, qui me donnent encore quelques informations precieuses sur le pays.
Un immense marche de peinture se tient dans un petit parc.


L'opera de Yerevan.




Place de la republique.

Groupe de musique Armenienne et son chanteur.
Mere Armenie

Couchsurfeurs posant pour la posterite...

Yerevan sous nos pieds, et dans la brume, le Mont Ararat. Mais ce n'est pas aujoud'hui que je pourrais apercevoir l'arche de Noe!



Le temple de Garni.

Et la vallee qui y mene.

Le monastere de Geghard


Avec egalement des eglises et cellules troglodythes.

La mosquee bleue d'Erevan.
 Alors que je visite la mosquee et ses jardins, je rencontre encore un Iranien, qui me propose de m'aider lorsque je passerai a Teheran.
 Et alors que nous buvons un the, il me traduit tout un tas de phrases qui me seront utiles et qu'on ne trouve pas dans les guides de conversation. Comme: "Je viens de France en marchant, et je vais en Chine..."


Je ne sais encore, a l'heure qu'il est, si je fais prolonger mon visa Armenien de 21 jours, ou si je quitte le pays avant le 13 septembre. Stop ok, dons divers sur le chemin, invitations a dejeuner, mais pas d'hospitalite pour la nuit jusqu'a present. Beaucoup de nuits sous tente.

 Je suis plutot tentee de filer vers l'Iran. Je viens a nouveau de recevoir le message d'un ami qui y est, et m'en a encore chante les louanges...
Et je dois peut-etre passer la frontiere avant que les Francais ne soient interdits de sejour, suite aux recentes declarations belliqueuses de notre president a l'egard de l'Iran.