lundi 27 février 2012

Élection de Miss Hmong


Comme chaque fois que je fais mes premiers pas (des pas de marcheuse,
et non de touriste), dans un pays, je me demande toujours ce qui
m'attend.
Résumé de mon premier jour de marche: on m'a donné souvent de l'eau,
un jus d'orange, des fruits, une noodle soup que la restauratrice n'a
pas voulu que je paye, une planisphère, une cuillère, proposé des
lifts en voiture ou à moto, et pour finir, j'ai rencontré Ratchanee,
qui m'a fait héberger au monastère de son village, où je m'étais
arrêtée pour me reposer à l'ombre.
 Eau, électricité, chambre
individuelle monacale, que demander de plus? Le ton était donné.
J'ai même failli être invitée à déjeuner par une femme charmante,
mais qui voulait que je sois sa "darling", geste explicite à l'appui.
Ho ben si les femmes s'y mettent aussi, à qui se fier? ;-)
Le lac de la trrrres calme ville de Phayao
Pecheurs super stresses...
Deuxième jour, encore plusieurs propositions de transport, un
déjeuner dans une rizière partagé par quatre femmes qui faisaient
leur pause à l'ombre d'un cabanon, et le soir je campe sur le terrain
d'une école, eau, wc, et après le défilé du village pour voir la
"farang", massage des pieds par une jeune fille de l'assemblée...
Ils ont placé la barre très haut! Qui dit mieux?

Ben mieux, c'est juste le lendemain, lorsque Steve et sa femme,
rencontrés sur la route, m'ont pratiquement invitée (à peine un
petit dédomagemment), dans leur magnifique villa home-stay avec
piscine. Un pur paradis Thaïlandais!
Une étape revigorante.
Un petit apercu des bus. Ils sont tous differents, de vraies "oeurvres d'art"


En quittant la ville, j'assiste encore a un defile, mais il n'y a pas de public. Peut-etre toute la population est-elle dans le defile lui-meme...

Au debut, je me demande ce que c'est. Un peu tout en fait. Parfois paniers geants, parfois poulailler, et avec un bout de tissu jete par dessus, ca peut faire tente.
Dans cet abri, sans doute abri-bus en bord de route, un petit balai, qui permet d'epousseter avant de s'assoir. Il y a d'ailleurs des petits balais comme ca un peu partout.
LE truc super ici, c'est que même lorsque tu marches sur une route assez fréquentée, c'est calme.
 Sur le coup, je me demandais pourquoi.
Les moteurs ne sont pas bruyants, même ceux des tuk-tuks ou des
camions. Ou peut-être suis- je devenue complètement sourdingue depuis
l'Inde!
Ce n'est qu'après plusieurs heures, lorsqu'une voiture pour me saluer
m'a très discrètement klaxonnée, que j'ai réalisé: c'est le SEUL
pays où quasiment personne ne te klaxonne, même pour faire coucou!
 Et
lorsqu'exceptionnellement ça arrive, c'est un bref coup, timide, comme
enroué, presque chuchotant, respectueux. (Comment font-ils pour mettre tout ca dans un coup de klaxon?!)C'est incroyable la différence que ça
peut faire!
Les formes des tuk-tuks varient selon les regions. Parfois les passagers sont places a l'avant, parfois a l'arriere, ou comme ici, sur le cote.
Quant au langage, en un mois de vie de touriste j'ai appris à dire
bonjour et merci, et en deux jours de marche, obligée de me plonger
dix fois par jour dans le petit lexique que je me suis fait, me voilà
à la tête du vocabulaire habituel.
Avec comme partout, la priorité: "seule"!
C'est le deuxième mot qu'on me dit après bonjour. Et on me le
redemande une vingtaine de fois à la suite. Et chaque nouveau venu
recommence, persuadé que les précédents n'ont pas bien compris.

Et lorsque je plante la tente, même s'ils m'ont vue l'installer sous
leurs yeux ébahis, ils attendent que j'y entre, jettent alors
un œil à l'intérieur, et disent: ha oui, seule.
Et l'autre matin, quelqu'un est même arrivé à l'aube, pour me voir
me lever, jetant subreptiscement un œil dedans et constatant encore
une fois: ha oui, seule!
Il me demande si je reste une autre nuit.
 Non.
 Ho, soupire-t-il
d'un air déçu. Je crois qu'il aurait bien aimer remédier à cet
état de chose. Mais je l'avais repéré depuis la veille, et avais
conservé la distance décourageante d'usage.

Je crois qu'encore plus qu'ailleurs ça les étonne. Parfois, ils
hésitent même à m'autoriser à m'installer, car ils ne pourront pas
veiller sur moi toute la nuit, et se sentent responsables. Seule? Non
pas possible, nous ne pourrons pas veiller sur elle toute la nuit!

C'est ce qu'ils répondent à Ratchanee, lorsque je l'appelle et passe
le téléphone à un gars qui semble me dire non.
Bon, si ce n'est que ça, dis-leur que je me veille toute seule, pas de
problème pour moi. Vaincu, il accepte, inquiet pour moi.
Ratchanee, a cote de moi, et les femmes du centre de developpement, rencontrees lors de ma pause au temple.

Un mois pour fabriquer un epervier comme celui-la. Derriere, une autre femme crochete.
Ratchanee est une femme super, qui parle bien Anglais, et qui
travaille pour un centre de développement, qui aide les femmes sans
travail, à valoriser ce qu'elles savent faire. Cuisine, artisanat,
filets de pêche, ect..., et les aide à mettre leurs produits sur le
marché.
Grâce à elle, je passe donc une bonne nuit près du temple, sous la
bonne garde de deux vieilles nonnes toutes de blanc vêtues.
Et dans l'autre aile, elle a passé la consigne aux moines aussi. Je
suis trrrrès en sécurité.
Je me rends au marche avec Ratchanee, et lui demande pourquoi des sacs plastiques tournent, accroches aux ventilateurs. C'est pour chasser les mouches. Pas bete.
Au rayon poissons, elle me designe ce plat, en me disant: ca, je n'en mange pas.
-Ha bon, pourquoi qu'est-ce que c'est?
-Tu ne reconnais pas?
-Non.
-Des rats.
-Ha, oui, j'avais pas vu la queue. Bon, allez une noodle soup et ca ira.


Ha! Et permettez-moi de vous presenter Hiky, de chez Camp. Ma nouvelle tente. Enfin nouvelle, je l'ai achetee a Teheran, mais ne l'avais pas encore utilisee. Legere (1kg), pas chere, mais simple toit. De toutes facons, meme double, ca condense.
Tres spacieuse, manque juste un peu de hauteur sous plafond.

Une partie du "comite d'accueil" d'un village ou je m'arrete. Bientot ils seront une douzaine...

Il y a des sacs platiques pour absolument tout, meme les boissons. Potages bouillants, sauces, riz, on peut tout acheter dans la rue et ramener des repas entier  en petits sacs.
Le charbon de bois couve.

L'adresse a connaitre pour un sejour dans le nord de la Thailande. Si vous revez de calme et d'un endroit idyllique, de repas succulents, et d'une attention bienveillante, c'est l'endroit reve.

Difficile de quitter le paradis...

Encore un petit, ou plutot grand, Bouddha, juste pour rappeler qu'il y a des temples partout.

La moindre rue du moindre village est bordee de plantes et fleurs. La Thailande, c'et vert, et c'est fleuri.
Les grands "paniers" utilisés en poulaillers amovibles.

Parfois les pilotis sont vraiment impressionants et magnifiques.
Lors de mon séjour chez Steve et Sermsri, ils m'apprennent que pile
poil sur l'itineraire que j'envisage, un festival annuel se tient dans
la montagne, sur les flancs du Phu Chi Fa, le point culminant de Thaïlande.

Il s'agit d'un grand rassemblement Hmong. Les tribus de Thaïlande et du
Laos se rejoignent pour quelques jours.
Avant d'attaquer la montee vers Phu Chi Fa, je camperai a cote de ce monastere en travaux. Comme toujours, eau potable, eau courante, et gentillesse...

Mais mes jambes ne se feront decidement jamais au frottement du pantalon avec la chaleur...
Je m'y rends donc, et y
passerai deux jours, en compagnie de Suweeda, Bangkokienne qui
travaille pour un magazine de voyage, et Bruce, Canadien, qui
travaille avec elle.
Je plante ma tente près de la leur, dans ce "Woodstock Hmong".
Puis ils repartent vers la grande ville, et je reprends mon chemin.
Test de gongs avant achat.









Le festival se tient lors de la floraison de ces Doksiyao, qui seraient l'equivalent des cerisiers du Japon. Le lieu du festival, le Phu Chi Fa, et sa periode, sont symboliques.

La montagne est ponctuee des taches blanches des arbres en fleurs.


Les Hmongs sont tres timides. Il fallu un grand sens de persuasion a Steve, retrouvé sur place, pour decider cette femme a poser avec moi.

Au moins 90 pour cent des vehicules doivent etre des pick-ups en Thailande. Et pres de 100  pour cent a la campagne.


Vous votez pour les costumes ancienne, ou nouvelle generation?

Ancienne, nouvelle...

De si beaux costumes, mais toujours une serviette sur la tete pour le soleil. Ca gache un peu.

Des tas de jeux sont organises, et apparemment, il y a des couettes a gagner.
Paniers traditionnels ou sacs a dos?

J'assiste a un match de Takrawa, qui se joue avec une balle en osier, au pied, genou, tete, autour d'un filet de volley. Le jeune homme au premier plan joue comme un Dieu!

C'est tres agreable a regarder, et leurs figures sont spectaculaires. Ils frappent souvent la balle du pied, au ras du filet, pour un smash, tout en faisant un saut de main.

Montee au Phu Chi Fa, droit devant, pour assister au coucher du soleil avec Suwida.

Tout le monde fait l'ascencion au crepuscule.

Coucher de soleil sur le Laos.


Dans la soiree, un petit passage au Karaoke, ou Bruce pousse la chansonnette... Bravo, car il n'avait jamais entendu la chanson!

Ils ont de gros papillons.


A l'aube, rebelote, grimpette du Phu Chi Fa, pour le lever de soleil sur la Thailande.

Et enfin, petit dej avec Suwida et Bruce.

On se prepare pour l'election de Miss Hmong!


Chaque participante defile avec un cavalier.

Dans les coulisses, on est plutot detendue.


Bon, lui il a pas trouve le costume adequat, mais ca fait marrer tout le monde.

Allez, ce costume la ira bien aussi, on est pas la pour se prendre la tete!


Photo finale


On suit tout ca tres serieusement...


Quelques dernieres emplettes avant la cloture du festival...


En quittant le village au matin, vision cataclysmique. Apres demontage des echoppes de bambou, et malgre les nombreux sacs poubelles disposes partout, sacs plastiques et detritus jonchent le sol. Catastrophe ecologique locale a la suite du festival?
Mais quelques centaines de metres apres la sortie du village, je croise un bataillon de femmes et d'enfants, qui ramassent jusqu'au dernier megot...
Alors la, je dis BRAVO!
Je trouve trois petits bungalows abandonnes avant d'avoir ete termines. Voila de quoi passer une nuit parfaite! Et malgre l'abandon des travaux, pelouse tondue, toilettes impeccables, eau.

Il est quasiment impossible de donner une idee de la foret environnante. Voici une maigre tentative.
Tant que je reste sur les hauteurs, les habitants sont assez
différents de ceux de la plaine.
 Hmong ou Chinois, ils semblent
plutôt intimidés par ma présence. J'ai parfois l'impression que je
leur fais peur.
 Qu'à celà ne tienne, je ne vais pas trop vers eux, et
me débrouille seule, avec Hiky.

 L'hospitalité ici n'est pas vitale.
Il ne fait pas froid, ne pleut pas, on peut dormir partout. Et meme
lorsque quelqu'un me surprend dans un lieu sans doute pas vraiment
autorisé, je dis bonjour, grand sourire, l'air sûre de mon bon droit,
et tout baigne.
Et soudain, je me demande si je ne serais pas allee un peu plus vite que prevu. Tous les panneaux sont en Chinois. Mais non, il ne s'agit que de familles Chinoises implantees en villages entiers dans la montagne.

Village traditionnel Hmong.

La redescente est rude.
Mais heureusement il y a toujours de quoi faire d'agreables pauses...
Je suis souvent un peu à court de nourriture pour les diners et ptits
dej, mais en plus de quelques biscuits et fruit secs, j'ai une arme
secrète.
 Un couple Américano-Thaïlandais de Seattle, en vacances
pour quelques semaines, m'a donné un gros morceau de Gruyère!
Du vrai! Y'a même marqué Gruyère dessus! Il en aura fait du chemin! Ils
l'ont amené de Seattle, et je l'ai encore trimballé et dégusté,
suintant de chaleur, pendant une bonne semaine!

Ça fait du bien de retrouver une valeur sûre. J'aime les surprises,
mais rien de tel que de retrouver un goût connu de temps en temps.
Par exemple, un matin, sortant de mon abri des champs un peu affamée,
j'envisage de m'acheter quelque chose au premier village croisé, mais
dès les premières maisons, une femme qui sort de sa maison avec un
grand plateau chargé du petit déjeuner de sa famille, me propose de
me joindre à eux.
Sur la terrasse de cette cabane inhabitee, j'installe mon lit de princesse: matelas, duvet, et moustiquaire. Quel calme!
Mais dans la nuit, les chasseurs deboulent, precedes par leurs chiens, qui debusquent un animal juste sous ma terrasse. Je ne bouge pas, craignant que les chiens me prennent pour une truie ;-), mais ils partent en courant apres leur proie.
Les chasseurs ont des fusils tres rigolos, avec un canon immensement long.
 Quand on en croise un, de jour, avec son fusil, son sabre dans le dos, et un grand chapeau avec masque, il faut juste se dire que sous le masque y'a un type super gentil.
 On fait un grand sourire et un grand bonjour, et il sourit sans doute aussi sous son masque, en repondant a votre bonjour.

Parfois, je me dis: tiens, il pleut des boites en carton.
Mais non, ce n'est qu'un coup de vent qui fait tomber des feuilles de tek. Elles sont si grandes et si seches, qu'elles font vraiment un bruit de carton quand elles tombent.
Humm, c'est pas de refus. Je m'installe, alors, voyons voir, y'a quoi
au menu pour le ptit dej?
Des larves.
Ha, oui, des larves. Bon, ben allons-y pour les larves.
Elles flottent dans une soupe chaude et épicée, mais je ne sais pas
jusqu'à quelle température ça vit ces trucs là. Et je ne sais pas
si on est sensé les avaler tout rond, ou les croquer. Dans le doute,
je les croque, pas envie qu'elles continuent leur vie dans mes
intestins.
Bon, ben, je ne vous fais pas un dessin, ça fait schplouik
sous la dent, comme on pourrait s'y attendre.

J'avais vu une femme qui en récoltait, et nettoyait le plat dans
lequel elle les avait posées en en séparant les fourmis. Pas eu la
présence d'esprit de la prendre en photo, j'avais mal aux pieds.
Dommage. Le temps de réaliser que les trucs blancs n'étaient pas des
gros grains de riz, je l'avais dépassée, et n'ai pas osé revenir
pour la photo.
Et après avoir quitté cette famille, sur la route, d'autres
m'appellent pour partager leur repas.
 Heureusement que je sais dire
"rassasiée", qui est un mot également très important à connaître
dans toutes les langues!
 En plus, en Thaï, c'est facile: Im!
Un nouveau compagnon a quatre pattes fait un bout de chemin a mes cotes.

Ces 4x4 multi-usages sont tres marrants. Parfois tres decores, ils transportent des tas de gens, parfois depouilles a l'extreme ils font office de tracteurs, on diraient des camions dont le toit aurait ete arrache.

Et toujours, des fleurs, des fleurs et des fleurs...

Excellente idee de recyclage. Dans toute la region, devant chaque maison, une poubelle en pneus. Certains les utilisent parfois comme bacs a fleurs.

Je traverse d'immenses vergers de pamplempoussiers. Certains sont en fleurs, d'autres sont murs, d'autres encore verts, et ca sent bon!


Voila des gens qui savent vivre. Un abri dans les champs, un hamac...

A une douzaine de kilomètres de Chiang Khong, alors que je voulais
encore marcher une heure ou deux pour arriver en ville de bonne heure
le lendemain, j'aperçois un Bouddha doré perché sur une petite
colline dominant le Mékong.

 Je rentre dans ce monastère, pas de
temple, juste deux dragons qui partent du pied du Bouddha, et
descendent jusqu'au fleuve.
Et partout des moines qui travaillent à la restauration?, construction?, des dragons.
Un endroit magnifique. Je leur explique ce que je fais là, marchant
vers le Laos, puis la Chine, et, puis tant pis pour les quelques kilomètres
en plus demain, je leur demande si je peux dormir là. Je dis que j'ai
une tente.
 L'un des jeunes moines, qui connait quelques mots
d'Anglais, me dit oui, pas de problème, bois un peu d'eau, tu peux
utiliser les toilettes et te laver, pose ton sac, et vas chercher une
place pour ta tente: free style me déclare-t-il en me montrant
l'enceinte du monastère.
Mais de terrain plat, point.
Allez, quelques chapeaux pointus pour faire bonne mesure.

Pompe a essence dans un petit village.

Premier contact avec le Mekong.
Sur un versant du monastère les nonnes, sur l'autre, les moines. Je
tente ma chance auprès d'une vielle nonne, mais pas trop de résultat.
En cherchant "free style" un bout de terrain, je vois que l'accès de
certains cabanons isolés de moines, est jalonné de morceaux de tissus
dans les arbres. Je me dis qu'ils sont peut-être en retraite, et free
style ou pas, je ne voudrais pas les déranger.
Alors que j'admire le travail d'un sculpteur et demande si je peux
prendre une photo, le moine à ses côtés m'interroge. Je lui explique
mon parcours et lui soumets ma requête pour la nuit. Coup de bol, c'est le chef.
Il téléphone
alors à une femme qui parle un tout petit peu Anglais.


En cette saison, l'air est toujours brumeux. Certains disent que c'est en raison des nombreux feux. C'est sur, quand ils foutent le feu, ca rigole pas. Et tous les champs sont brules aussi entre deux recoltes.


Les moines travaillent dur, et font un super boulot!

Et là, le gag commence. Car je ne suis pas autorisée à toucher un
moine, ni même frôler sa robe, ni recevoir ou donner quelque chose de la
main à la main.
 Le premier coup j'oublie, et alors qu'il me tend le
téléphone, mais d'une drôle de façon, je le prends.
Immédiatemment, je réalise mon erreur. Mais il ne se formalise pas.
Sympa.
Et pendant environ une heure (il doit avoir un forfait illimité), nous
nous repassons la dame, qui d'ailleurs ne parle pas vraiment Anglais,
tout en nous déplaçant .
 Et à chaque passation de téléphone, il
nous faut trouver un intermédiaire, non moine, ou le poser d'abord sur
quelque chose.
 Il finit par mettre le haut-parleur, tend le bras,
et nous pouvons ainsi discuter tour à tour avec notre interprète!

Il me fait ainsi, bras tendu, les honneurs du lieu, cuisne, que je
peux utiliser et où je peux prendre ce que je veux, le frigo, l'eau
potable, les toilettes, douches, et finit par m'ouvrir un bungalow,
avec wc eau et électricité, qu'il fait nettoyer par une jeune et
charmante nonne, qui m'y installe une natte, un oreiller et une
couette.
 Le tout, toujours avec le téléphone en main, même lorsqu'il
remonte chez lui chercher la clé.
J'imagine la scene filmee, et passee en accelere. Sketch irresistible!

La dame du téléphone, une fois
tout ça au point, me dit que je descendrai dîner avec la jeune nonne
un peu plus tard, et que je peux rester aussi longtemps que je le
désire, deux nuits, quatre, une semaine si je veux!
Alors que je demande si je peux prendre une photo de l'artiste, je rencontre le "pere superieur", qui se mettra en 4 pour m'accueillir.

Ha ça change des cathos Italiens, qui lorsqu'ils n'ont rien de prévu
pour les pélerins te jettent dehors en pleine nuit sous la neige sans
vergogne!
Ici je ne suis pas pélerine, ni même de la même religion qu'eux, et
pourtant ils m'ouvrent grands les bras. (A condition de ne pas m'y
prècipiter ;-))

Donc je passerai une nuit dans cet endroit superbe, profitant du
crépuscule sur le fleuve, et de la gentillesse de tous, qui se
relaient pour savoir si tous mes désirs sont satisfaits.
Voilà une belle façon de finir mon séjour Thaïlandais.

Oui, ca vaut vraiment le coup de passer la soiree la...

Mon petit bungalow monacal.
Enfin des rizieres en eau, et non pas en brulis.
De tente en cabanons et abris en tous genres, je finis par rejoindre
Chiang Khong, et la frontière Laotienne.

A force d'observer le Laos de l'autre côté du fleuve, depuis quelques
jours, c'est un peu comme regarder un film annonce.
Les voitures roulent à droite, ouf, je ne me suis toujours pas faite
à la circulation à gauche, depuis pourtant des mois...
Arrivee a Chiang Khong. Deux gigantesques arbres de Bouddha ornent la place des poissons chats geants. Un seul rentrera dans l'objectif.
Mon sejour en Thaïlande m'a fait penser à une machine bien huilée.
Pas un accroc, pas une fausse note, pas de mauvaise surprise.
Seul bémol, la fâcheuse habitude de mettre les haut-parleurs du
village ou du quartier à fond les ballons, entre, selon sans doute la
forme du "maire", 5h30 et 6h 30, avec musique, puis informations
municipales.
Bon, ça va parce que je me couche vers huit heures du soir lorsque je
dors dehors, donc me réveille vers 5-6h, mais quand même, ça fait
toujours un drôle d'effet.
Allez, un nouveau pays, de nouvelles découvertes, une nouvelle langue!
Parfois il est difficile pour certaines personnes de comprendre que je
ne parle pas leur langue.
Une femme qui voyait que je ne pigeait rien à ce qu'elle me disait, a
fini par me l'écrire. En Thaï!
Les algues sechent au soleil.
Et pour le Laos, difficile d'avoir des informations géographiques,
comme souvent. Google maps est complètement à côté de la plaque, et
je ne veux pas prendre la route n 3, sorte d'autoroute construite par
les Chinois pour se donner accès au reste de l'Asie du sud-est.
Donc je vais sans doute me rallonger pas mal, afin de trouver des
chemins que j'espère non bitumés et peu fréquentés. Mais sans doute tres poussiereux lors du passage de vehicules.
 Je devrais peut-etre m'acheter un chapeau masque comme tous ceux qui travaillent dehors ici...

Ha, la Chine se fait désirer!